Écrit par Augustin Roger MOMOKANA
La hiérarchie de l’église catholique interdit dorénavant, à l’Ouest en tout cas, les messes sur les sites des funérailles ou des obsèques (Photo d’illustration/hommage à Dr Jean Michel TEZANOU). C’est une sage décision. Les gens là nous mettaient mal à l’aise dans nos différentes cérémonies traditionnelles.
Et pourquoi l’interdire seulement à l’ouest? Cette interdiction devait être faite sur l’ensemble du territoire national afin de garder pures nos spiritualités. C’est une décision diocésaine. Chaque évêque gouverne son diocèse en tenant compte du contexte anthropologique et sociologique.
On va pouvoir faire nos deuils sans interruption. Les choix désormais seront moins confus. Des prêtres dans le rôle de maitre de cérémonie, de DJ, des prêtres laveurs de veuves. Ce sont 02 spiritualités bien distinctes avec chacune ses croyances, ses rites et ses célébrations. On a par exemple jamais vu un prêtre faire des offices pendant une célébration hindou ou bouddhiste. D’autres prêtres vont jusqu’à discuter la présence avec nos Rois lors des deuils.
Les deuxièmes quêtes pour la construction de l’église parce que le défunt était un fervent chrétien et il payait son impôt chrétien… Il fallait voir ce même clergé aux obsèques de l’ancien Ministre de la République polygame. Notre abbé, on l’attendait à 9h, il est arrivé à 11h.
Le temps jadis pris par ces imposteurs sera mis à contribution pour exhiber nos danses patrimoniales et se raconter de belles histoires de vie. Ces messes ont remplacé un rite qui était fait dans nos traditions. Surtout à l’occasion des enterrements. Nous travaillons d’ailleurs à restaurer les rituels de célébration traditionnellement des obsèques selon les coutumes de chaque peuple.
Laissez-nous souvent pleurer et enterrer nos morts à notre façon, dans le respect de nos traditions ancestrales. Les adeptes de l’église de Rome iront à Rome ou dans ses représentations, les traditionalistes feront leurs rituels sans entraves.
Dans certaines localités du nord-ouest, pour voir un prêtre dans une concession pour une messe de requiem, il faut que les responsables de cette famille soit nantis. Les pauvres n’ont qu’à porter leurs restes, venir trouver le prêtre à l’église et repartir au quartier.
Nous allons mettre en pratique nos traditions sans être dérangé avec les propos tels que “dieu est contre l’autopsie traditionnel ou bien la polygamie est proscrit par la Bible”. Pour moi si un prêtre ou un pasteur a un témoignage à faire sur un défunt qu’il le fasse comme tout le monde. Mélange entre rites religieux et rites traditionnels.
Augustin Roger MOMOKANA