
Comment comprendre le rapport entre l’économie et la religion ? La religion peut-elle porter une économie ? Pourquoi la prolifération du commerce de la foi ? Qu’est-ce qui motive les gens à s’engager dans le commerce de la Bonne Nouvelle ? La religion serait-elle l’opium du peuple ? Existe-il une religion africaine ? La religion peut-elle influencer le développement de l’Afrique ? Comment les religions se financent-elles ? Les traditions africaines peuvent-elles nous ouvrir les portes du paradis ? L’État devrait-il taxer les religions ? L’argent et la foi font-ils [toujours] bon ménage ? Le miracle guérit-il [véritablement] ? Quelle distance y aurait-il entre religion et spiritualité ?
Ces questions et bien d’autres trouvent leurs réponses dans les 25 chapitres en 817 pages, élaborés par 27 Universitaires dans le cadre d’un projet à connotation économique initié depuis 2006 par l’économiste Roger TSAFACK NANFOSSO, par ailleurs recteur de l’Université de Dschang.
C’est pour saluer l’aboutissement dudit projet que la salle des conférences et des spectacles de l’Université de Dschang a accueilli vendredi 14 avril la cérémonie de dédicace de « Économie de la Religion en Afrique : Développements récents et trajectoires positives ».
« Économie de la Religion en Afrique : Développements récents et trajectoires positives » est un ouvrage collectif sous la co-direction du professeur Roger TSAFACK NANFOSSO et du professeur Bruno Emmanuel ONGO NKOA, avec la préface de Son Excellence Mgr Dieudonné WATIO, l’Avant-propos du Révérend professeur BOUBA MBIMA, et la Postface de l’abbé professeur Jean Bertrand SALLA.
Les 817 pages de « Économie de la Religion en Afrique : Développements récents et trajectoires positives » disséquées à l’occasion par deux lecteurs : le Professeur Clovis WENDJI MIAMO (économiste) et le professeur Ismaïla DATIDJO (anthropologue) ouvrent le débat sur l’un des phénomènes les plus critiques de l’heure : le commerce de la foi.
Deux auteurs : Docteur Bonaventure ABADA (gestionnaire) et Docteur Jacques Simon SONG (économiste) ont, à travers leurs interventions, permis à l’auditoire de mieux appréhender la réalité de ce phénomène dont le débat est des plus controversés dès lorsqu’il concerne la question de la quête du paradis par l’Homme. D’ailleurs, au cours des échanges, il a été reproché au projet d’avoir privilégié religion à spiritualité ; ce qui fausse l’appréhension que certains pourraient avoir, notamment en ce qui concerne le regard purement africaniste. Une interpellation prise très au sérieux par le codirecteur. D’où l’engagement pris par le professeur TSAFACK NANFOSSO de consacrer un deuxième tome à la spiritualité.
817 pages pour analyser les rapports Économie et Religion en Afrique ».#Cameroun #Dschang #Spiritualité #Religion #Economie pic.twitter.com/69816o5A6M
— Momokana Augustin Ro (@ARMomokana) April 18, 2023
Des points de vue économique et anthropologique, la religion est un couteau à double tranchant. En même temps qu’elle promet de sauver les âmes, de soigner et de guérir y compris où les médecines traditionnelle et conventionnelle ont échoué, elle cause plutôt de nombreux soucis à la communauté. Elle a tendance, au lieu de construire des sociétés de paix, de justice, à engendrer la corruption, les conflits, l’exploitation des fidèles, les inégalités entre les pasteurs et les fidèles, la vulnérabilité des fidèles, l’enrichissement ostentatoire des pasteurs. Elle génère ainsi une économie dont les retombées ne sont pas partagées, puisque les pasteurs propagent la foi, et en contrepartie les fidèles déboursent de l’argent sous la forme de dimes, de dons, etc. Même les emplois créés ne sont pas équitablement rémunérés. L’on pourrait à cet exemple opposer les salaires des prêtres aux salaires des enseignants ou personnels soignants des établissements missionnaires.
Ainsi, la religion qui promet le paradis est, en réalité, un grand marché où les uns proposent la foi et reçoivent en contrepartie de l’argent, des terres, des immeubles et d’autres biens de toutes natures. Où les autres demandent l’accès au paradis en se dépouillant de tout ce qui peut leurs garantir une existence acceptable. La Parole ne prône-t-elle pas la « vanité des vanités » ?
« Économie de la Religion en Afrique : Développements récents et trajectoires positives », paru aux éditions l’Harmattan France en novembre 2022, a été dédicacé en présence du préfet de la Menoua, représenté par son Premier Adjoint EVAGA Adelphe, du sous-préfet de l’arrondissement de Dschang MBELLA EDJENGUELE Max, de nombreux autres invités de marque, et de quelques.
Augustin Roger MOMOKANA