
Madame MEZAZEM Madeleine est le proviseur du Lycée Classique de Dschang
Le gouvernement du Cameroun vient de lancer la chasse à la drogue. Les milieux visés sont les établissements scolaires ainsi que leurs périphéries.
A l’occasion de la rencontre de crise avec les parents d’élèves de son lycée, Madame Mezazem a exposé sa stratégie de lutte contre la drogue au lycée classique de Dschang.
Pour combattre efficacement le fléau, madame le proviseur a institué une police du campus. Il s’agit d’anciens consommateurs qui, pris la main dans le sac ou dénoncés par leurs camarades sont passés aux aveux.
Ces coupables, lorsqu’ils s’engagent en présence de leurs parents à sortir de la drogue, reçoivent de la responsabilité de veiller à ce que la drogue soit éloignée du campus. Cet engagement les oblige d’abandonner effectivement la consommation et de traquer en même temps d’éventuels consommateurs.
Cet engagement a permis d’atteindre un résultat non escompté. Par exemple, en surveillant attentivement les dames, en face du CENAJES, qui alimentent les élèves pendant les pauses, l’on a pu mettre la main sur l’une d’entre elles qui était en réalité un dealer qu’une vendeuse de sucettes et de beignets.
L’année dernière, plusieurs élèves ont été pris la main dans le sac ou dénoncés par leurs camarades. Ils sont passés aux aveux. Seuls trois d’entre eux n’ont pas pu se départir de la drogue. Comme conséquence ils ont été renvoyés du lycée avant la fin d’année.
Cette année, si aucun cas n’a encore été signalé, l’inquiétude réside quant à l’insécurité ambiante autour du lycée. En effet de nombreux brigands rodent en quête dans d’éventuelles proies. Ce sont des agresseurs en tout genre.
« Demandez à vos enfants de rester dans l’enceinte du lycée jusqu’à la fin de la journée. Ceux d’entre eux qui ont escaladé la barrière ont payé le prix fort. Soit ils se sont fait délester de leurs manuels scolaires, soit ils ont été soumis à des sévices inadmissibles. Une fois arrivée, les enfants doivent rester dans l’enceinte du lycée. Nous disposons des salles où ils peuvent aller réviser tranquillement leurs leçons en attendant l’heure de sortie, pour ceux qui n’ont plus cours et ne souhaitent pas rester en classe », conseille madame le proviseur.
Augustin Roger MOMOKANA