
la justesse des propositions d’Aliou Diallo renforcée par la CEDEAO
À la suite d’une délégation envoyée à Bamako, une semaine plus tôt, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont présenté mercredi un plan de sortie de crise qui reprend pratiquement toutes les solutions proposées par Aliou Boubacar Diallo en juin. Un constat qui témoigne de la justesse de la position du député de Kayes.
Aliou Diallo commence-t-il à faire consensus dans la sous-région après le Mali ? Le dimanche 19 juillet 2020, une mission de médiation de la CEDEAO conduite par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan avait fait une série de propositions pour une sortie de crise au Mali. Le pays est secoué, depuis le 5 juin 2020, par un mouvement de contestation visant en priorité la démission du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK). Le mouvement d’opposition Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), dirigé par l’imam Mahmoud Dicko, a déjà organisé trois manifestations d’ampleur à Bamako. La dernière, intervenue les 10 et 11 juillet dernier, s’est soldée par une répression ayant fait une dizaine de morts parmi les civils.
Un plan de sortie de crise qui rappelle celui d’Aliou Diallo
La délégation de la CEDEAO a notamment suggéré la nomination « de toute urgence d’un gouvernement d’union nationale, sur la base du consensus » et la mise en place d’une nouvelle Cour constitutionnelle chargée d’examiner en priorité le litige électoral sur les résultats des législatives de mars-avril. Mais, avant même qu’elles ne soient officiellement formulées, le M5-RFP avait déjà rejeté des propositions qui ne « ne correspondent absolument pas aux aspirations et attentes exprimées » par elle et « portées par l’écrasante majorité du peuple malien ».
Une semaine plus tard, la CEDEAO a tenté une autre négociation, celle de la dernière chance. A l’issue d’un sommet virtuel le lundi 27 juillet, cinq chefs d’Etat de la zone (le Nigérian Muhammadu Buhari, l’Ivoirien Alassane Ouattara, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, le Sénégalais Macky Sall et le Nigérien Mahamadou Issoufou) ont établi un plan de sortie de crise qui recommande la démission des 31 députés dont l’élection a été contestée et l’organisation de nouveaux scrutins partiels, la formation d’un gouvernement d’union nationale et l’ouverture d’une enquête sur le drame des 10 et 11 juillet.
L’un des premiers à proposer des solutions pour le Mali
Pour l’essentiel, ces solutions sont similaires à celles de la délégation conduite par Goodluck Jonathan et surtout à celles d’Aliou Boubacar Diallo. Le député de Kayes et président du groupe parlementaire « Benso » a été le premier à montrer une piste de sortie de crise. C’était le 18 juin dernier, au perchoir de l’Assemblée nationale. En légaliste et républicain, il avait rejeté la démission Ibrahim Boubacar Keita (IBK) légalement élu.
Le député avait également mis en garde contre la dissolution de l’Assemblée nationale, qui créerait un vide constitutionnel. Aliou Boubacar Diallo souhaite plutôt une reprise des élections dans les trente circonscriptions qui posent problème, dans un souci d’équité.
En outre, l’homme d’affaires a exigé à la démission de la présidente de la Cour constitutionnelle Manassa Danioko. Enfin, le député de Kayes a appelé à la formation d’un gouvernement de large ouverture. Ce sont là des propositions d’équilibre qu’il va falloir adopter, un jour ou l’autre si le Mali ne veut pas sombrer dans la crise.