
Plusieurs régions du Tchad ont été samedi le théâtre de soulèvements populaires contre la présence militaire et la politique africaine de la France.
Des manifestations anti-français ont ponctué la journée du samedi 14 mai 2022 au Tchad, notamment à N’Djamena et à Abéché où des infrastructures ont été vandalisées, des ressortissants français molestés. Ces manifestations font suite aux appels des organisations de la société civile dont l’UST (Union des Syndicats du Tchad) et l’ATLPJ (Association Tchadienne la Libre Parole à la Jeunesse).
« Depuis ce matin des manifestants sont dans la rue. Ils protestent contre l’ingérence de la France dans les affaires du Tchad. Ces manifestants ont saccagés la station Total du pont à Double voies de N’Djamena. A Abéché C’est le siège de l’ambassade de France qui a été vandalisé! »
Raïssa Nouradine Kassiré qui rapporte ces faits précise que ces manifestants ont attaqué des ressortissants français dans la rue, et ont réussi à s’introduire dans les édifices abritant des institutions des pays européens. Ils y ont remplacé les drapeaux français et européens par celui de la Russie.
« Les manifestants attachent des drapeaux Russes sur des édifices dans la capitale au quartier Européen (centre-ville) », a rapporté notre source. Non seulement ceci traduit l’exaspération du peuple tchadien de la mainmise de la France sur le pays, mais il indique la détermination de ce peuple de rompre d’avec ce pays, avec un clin d’œil à la Russie.
Depuis Khartoum, au Soudan, des manifestants sont sortis dans la rue, exhibant des pancartes indiquant leur soutien aux frères de la République du Tchad. Un soutien que la France et les autres pays occidentaux en Afrique devront prendre très au sérieux.
« J’espère que ce genre de mouvement doit s’intensifier en Afrique et pour tous les pays qui pillent et s’ingèrent dans nos affaires. Que vive le Tchad. »
Ils sont condamnés à revoir leur politique africaine, afin de cesser d’être considérés comme des « forces d’occupation ».
D’ailleurs, il n’est pas anodin de souligner que les manifestations de ce jour se sont soldées par une victoire symbolique du peuple tchadien sur la politique française. En effet, le monument érigé en 1917 à Abéché, en hommage au Maréchal des logis GUYADER tué à coups de couteau par les résistants tchadiens, a été détruit. Ouaddaï avait essuyé la rage du commandant Gérard qui, parce qu’il soupçonne les dignitaires de tramer un complot contre les Français avait ordonné aux tirailleurs le 15 novembre au matin, d’assassiner le chef militaire de Dokom et ses hommes. Plus d’une centaine de personnes parmi les plus importantes furent ainsi assassinées.
Avec Raïssa Nouradine Kassiré
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