
Arrêtons d’indiquer nos sites et lieux par des noms qui, dans la réalité, n’ont aucune charge émotionnelle ou historique. Dans le cas des villes non adressées, il serait encore possible de choisir un monument, une école, ou une personnalité du coin pour renseigner sur une rue, sur un site, ou sur un lieu.
Au détour d’un déplacement à la Trésorerie Générale de Yaoundé, dans le but d’acheter un timbre, mon confrère AmIGOS et moi avons décidé d’admirer le paysage de ce grand carrefour de la capitale communément appelé rond-point de la Poste Centrale.
Pendant que nous y sommes, je découvre une plaque quasi rouillé sur un mur qui indiqué le nom de baptême de la Place. Le rond-point a pour nom Place Ahmadou Ahidjo, en hommage au premier président du Cameroun indépendant.
Le Rond-point de la Poste Centrale c’est en réalité la Place Ahmadou Ahidjo.#Yaoundé #Mémoires #Villes #Cameroun pic.twitter.com/4omI3EQdF1
— Momokana Augustin Ro (@ARMomokana) July 11, 2023
Il est important qu’au Cameroun la population apprenne à respecter la mémoire des héros ainsi que celle des lieux. On ne saurait avoir bafoué l’image du premier Président de la République sans que ceux qui veillent aux affaires daignent lever la voix pour rappeler à l’ordre.
Du coup ce fait m’a renvoyé d’autres images vécues pratiquement au quotidien dans la ville de Dschang où je réside. La première image concerne la “Place de l’Indépendance” débaptisée par la population qui lui préfère “Rond-point de la Gendarmerie”.
La deuxième image renvoie au rond-point Sa Majesté Djoumessi Mathias que les badauds ont baptisé rondeau. Mais certains habitants de la ville continuent de le désigner par “Rond-point ancienne Gare routière”.
Ce n’est pas normal que les pouvoirs publics assistent avec une indifférence notoire à une culture aussi réfractaire que celle que nous décrions. Car elle entame la considération et l’attractivité du patrimoine humain de nos territoires. En l’absence des services d’adressage dans nos villes, il y a lieu que le service d’hygiène et de l’urbanisme, ou la police municipale de veille au respect des noms officiels des sites et des lieux.
Augustin Roger MOMOKANA