Cette affaire de ruches détruites à l’aide d’un insecticide se passe à Batsengla, dans le groupement Bafou, arrondissement de Nkong-Ni, département de la Menoua, région de l’Ouest Cameroun.
Quelqu’un a aspergé de l’insecticide sur 20 des 40 ruches d’abeilles posées au quartier Sa’a par Gadjou Bertino. Ce jeune ingénieur des Travaux agricoles actuellement inscrit en Master à la Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de l’Université de Dschang est sans voix.
Gadjou Bertino mène des recherches académiques en l’apiculture. Raison pour laquelle il a fabriqué 40 ruches d’abeilles qu’il a posées dans le champ et autour de la concession de son grand-père maternel. Avec l’autorisation de sa maman en sa qualité de successeur.
« La grand-mère Ma’a Anna, épouse Kentsop a eu trois enfants dont mon grand-père. Ma mère a succédé à cette grand-mère. Raison pour laquelle j’ai sollicité son avis avant d’installer les ruches dans la champ et à côté de la concession qui n’est pas habitée », a expliqué Gadjou Bertino à l’Huissier de justice venu constater les faits.
Les ruches ont été posées en septembre 2018. Un voisin de la concession a été sollicité pour assurer la surveillance. C’est en sa présence que les visites techniques sont effectuées par l’apiculteur qui se souvient qu’un jour, en 2018, sa tante qu’il a trouvée à la maison lui a demandé pour quelles raisons il a installé les ruches sans la consulter.
« Je lui ai répondu que cela est fait dans le cadre des mes études. Je lui ai même promis qu’après la récolte elle aura sa part de miel. Elle n’a plus rien dit ».
Entre temps, cette tente qui travaille et réside à Yaoundé a organisé une messe d’action de grâce à la maison. Le 17 février 2020. Et le 23 février, le voisin chargé d’assurer la surveillance des ruches appelle l’apiculteur pour lui annoncer sa découverte.
« Je suis allé à Batsengla pour constater le cas. Puis compte tenu de la gravité de la situation j’ai saisi la famille, c’est-à-dire les oncles et les tantes, la belle famille de ma tante aussi. Tout ce monde m’a répondu qu’on va voir comment gérer cela en famille.»
Les dégâts sont importants. La ruche a une capacité de 15 litres. En plus du miel chacune devait produire 500g de propolis, 200 g de pollen, 5kg de cire. La récolte était prévue pour le mois d’avril 2020.
La famille qui a promis de faire quelque chose n’a rien fait. Entre temps le chef du village a été saisi qui a convoqué la tante à trois reprises sans qu’elle ne daigne se présenter. Raison pour laquelle l’apiculteur a décidé de passer à la vitesse supérieure. Il a porté l’affaire devant le sous-préfet de Nkong-Ni, le délégué départemental de l’Environnement pour la Menoua, le commandant de la Brigade de gendarmerie de Nkong-Ni, la brigade de Recherche de Dschang, le délégué d’arrondissement de l’Elevage de Nkong-Ni.
L’huissier de justice, le délégué départemental de l’environnement, le délégué d’arrondissement de l’élevage de Nkong-Ni ont fait le constat. « Ce qui m’a permis de monter un dossier, contre ma tante, que j’ai déposée à la brigade de recherche de Dschang. » La tante en question est un produit de l’ENAM (École national d’administration et de la magistrature).
« J’accuse ma tante parce qu’elle a avoué avoir détruit deux ruches seulement. En plus c’est après son passage à la maison que l’on a constaté le dommage. La gendarmerie l’a convoquée et est a répondue. Elle a même été retenue quand la nuit est tombée. Les gendarmes m’ont demandé de revenir le lendemain. Et quand je suis arrivé ils l’avaient laissée partir », regrette l’apiculteur qui a aussitôt décidé de recourir au tribunal.
Augustin Roger MOMOKANA