Après la 54ème édition en 2019, voici annoncée la 55ème édition du Festival Ngim Nu. Il se tiendra du 19 au 26 février 2022 à la place royale, a indiqué le comité technique d’organisation en début du weekend dernier au cours d’une conférence de presse (modérée par Preston KAMBOU) à laquelle prenait par sa Majesté TSIDIE Gabriel et quelques-uns de ses notables. Masque Touokah.
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 10 août 2021.
« Célébrer le Ngim Nu pour nous c’est dire que notre ruse doit demeurer. Cette célébration nous permet de nous réjouir et en même temps de nous vanter de ce que nous serons. Sans être très gourmand je souhaiterais que la mobilisation qu’il y a eu lors de la dernière en 2019 si elle ne peut pas être dépassée qu’elle soit au moins égalée. Nous revenons de loin. Le peuple Bamendou a souffert des sévices de l’accession de notre pays à l’indépendance. Parce que le fief des nationalistes était dissimulé ici et là dans le village ; à tel point que quand j’accède au trône en 1975 il fallait faire exception pour qualifier quelqu’un de Bamendou. »
Sa Majesté TSIDIE Gabriel, chef supérieur du groupement Bamendou et une demi-dizaine de notables, ainsi que la reine-mère, ont pris part vendredi 6 août 2021, en la salle des réunions du Palais royal, aux côtés de Docteur DONLEFACK Martin président du comité technique d’organisation du festival Ngim Nu soutenu par quelques membres de son équipe, à la conférence de lancement des préparatifs de la 55ème édition du Festival Ngim Nu. Elle aura lieu du 19 au 26 février 2022.
Festival triennal autour des arts, traditions et de la culture Bamendou, le festival Ngim Nu 2022 a comme défis majeurs : battre le record de l’affluence (16618 personnes) enregistrée lors de l’édition passée, et doté d’un village entièrement bâtit pour accueillir la foire-exposition que les organisateurs souhaitent réaliser dans le respect de l’éthique professionnelle en, matière événementielle.
Le président du comité technique d’organisation, Docteur DONLEFACK Martin ne voit pas le festival Ngim Nu comme une simple répétition : « Cette édition va insister sur la pérennisation de ce que nous avons eu comme acquis dans la dernière édition. La deuxième chose sera de renforcer cet acquis-là. De manière graduelle, ce que nous proposons doit être constamment revu dans le sens de son amélioration. »
Le village sera une constellation de secteurs (social, économique, culturel, etc.) offre 04 types de stands : 18m², 16m², 9m² et 6m². Y sont attendus les filles et fils entrepreneurs du village et tous les opérateurs économiques qui souhaiteraient profiter de ce grand rendez-vous pour présenter leurs produits au grand public. Le plan en 3D de ce village a été projeté pour mieux édifier les journalistes présents à la conférence de presse.
Comme lors de l’édition 2019, le Festival Ngim Nu ne déploie pas ses médecins et infirmiers sur le site du festival, mais dans les différents centres de santé dispersés dans le groupement. Il s’agit de réaliser une campagne de proximité où ; quel que soit le quartier ou village, l’habitant puisse aisément se faire examiner et bénéficier des conseils et orientations de ces guerriers du bien-être venus des villes et même de la diaspora.
« L’élection de Miss Ngim Nu ne sera plus, comme l’année dernière, axée uniquement sur le critère beauté, nous allons les amener à être des porteurs de projets. Les projets qu’elles vont nous soumettre seront évalués et la sélection se fera à partir de la pertinence et du potentiel d’impact de ce projets qu’elles nous auront présentés ».
Selon Madame NGUENA Marie Suzanne épse NINKWANGO, la présidente de la commission des affaires sociales, un accent particulier sera mis sur le volet social. Il s’agit, entre autres, de réitérer la célébration des mariages collectifs, d’organiser des rencontres entrepreneuriales avec les jeunes, les ateliers de formations à l’informatique par l’Institut Africain d’Informatique (IAI) et la formation rapide à l’auto-école.
« À tous les fils de Bamendou je demande qu’ils continuent à être socialement soudés. Parce que c’est par cet ingrédient-là que Bamendou a toujours réalisé toutes les prouesses qui nous poussent au-devant de la scène. Je ne veux pas être vantard en disant qu’il y a quatre mois, le Premier Ministre a pris un décret portant création de quatre établissements scolaires de l’enseignement technique de premier cycle au Cameroun. Et parmi lesquels il y a le CETIC de Dolekio qui, au jour d’aujourd’hui, a été autorisé à fonctionner par un arrêté du Ministre des Enseignements secondaires ».
Le grand moment, l’instant magique de ce festival demeurera, sans doute, la sortie et la grande parade du masque Touka. Il s’agit d’un moment où le peuple Bamendou se bombe le torse et réaffirme la fierté de son appartenance à cet espace qui a été fondé par un sage, Fô KEPANTANG qui, à travers Ngim Nu laissait transparaître à ses voisins l’illusion d’un roi sans âme et dépouillé de toute sagesse, détermination, pour pouvoir entreprendre et réussir quoi que ce soit.
Le Masque Touokah que Bamendou célèbre, sur le plan conceptuel, est différent de celui arraché par les colons et actuellement exposé au Pavillon des sessions du Musée du Louvre en France. Si ce dernier représente la pièce originale, le peuple n’a pas arrêté d’écrire son histoire. Puisque le Masque Touokah symbolise le règne de chaque souverain. D’où ses nombreuses variantes.
Augustin Roger MOMOKANA