Une campagne de sensibilisation des masses de la population de la Commune de Fokoué a eu lieu mardi 31 mars 2020 à la place du marché. Conduite par madame Demanou Tapamo Adrienne, maire des céans appuyée par son Premier Adjoint Sa Majesté Kemdeng Donfack Joseph Cédric, cette activité à connu la participation de plusieurs acteurs de la société civile, des autorités administratives et traditionnelles.
« J’ai gagné l’élection parce que ma population a bien voulu me confier ce mandat. Si je laisse les gens mourir avec qui je vais développer la Commune. Il m’a paru donc nécessaire de descendre dans le marché, le jour du marché, pour dire à ma population de respecter les mesures d’hygiène édictées par le gouvernement contre le Covid-19. Pour leur montrer comment implémenter ces mesures gouvernement. Et leur dire que le marché c’est bon, mais qu’à partir d’aujourd’hui il est fermé pour trois semaines.»
Madame le maire de la Commune de Fokoué, dans le département de la Menoua, région de l’Ouest, a lancé mardi 31 mars 2020 un vibrant appel à l’élite extérieure et à la diaspora de sa municipalité. Afin qu’elles participent matériellement à la lutte contre le nouveau coronavirus :
« Nous avons remis des kits de lavages et de désinfections des mains à la sous-préfecture, à la brigade de gendarmerie, à la chefferie supérieure Fotomena. Nous avons initié les populations au lavage des mains, à la fabrication des masques à base du papier disponible, nous avons distribué le savon (…) Nous allons étendre la campagne dans les villages. Parce que des bidons doivent être installés dans tous les points sensibles de notre espace communal. Dans tous nos hôpitaux également. Dans les chefferies parce que la chefferie est un lieu public. Nous avons associé les chefs traditionnels qui sont nos puissants relais auprès de la population. » Madame Demanou Tapamo Adrienne est le maire de la commune de Fokoué.
Madame le maire conduisait une forte équipe qu’elle a mobilisée pour la campagne de lutte contre le Covid-19 dans sa municipalité. Dans cette équipe de campagne, le médecin-Chef du Centre Médical d’Arrondissement de Fokoué, le vice-Doyen de la faculté de médecine de l’université de Dschang et une dizaine d’étudiants de santé publique, la présidente du réseau des femmes de la Menoua, et une bonne brochette de médias.
Le sous-préfet, le commandant de la brigade de gendarmerie, le commissaire spécial de Fokoué, et le chef supérieur du groupement Fotomena ont rejoint l’équipe sur le terrain. Ces autorités ont vécu et accompagné l’équipe sur les différents pôles d’animation dans le marché. Ce qui a permis à Monsieur Ndofi Ngangeh Isidore Bunji, le sous-préfet, d’exprimer sa grande satisfaction à sinotables :
« La mairie de Fokoué, avec le partenariat de certains organisations de la société civile, notamment le PIPAD et le Réseau des femmes, est entrain de sensibiliser les populations dans le cadre de l’implémentation des mesures prises par le gouvernement contre le Coronavirus. En tant qu’autorité administrative nous avons interdit la tenue des funérailles, les rassemblements de plus de 50 personnes. Aujourd’hui c’est le jour du marché. Nous sommes-là pour sensibiliser les gens. Pour sensibiliser les gens il faut avoir les gens. Au marché on a la possibilité d’atteindre une masse importante de la population. Et ces populations qui sont venues au marché vont à leur tour passer le message à ceux qui sont restés au village. »
Ici comme à Fongo-Tongo, quatre ateliers ont permis aux techniciens d’éduquer et d’initier la population à la fabrication des masques à partir du papier hygiénique, à la fabrication de la solution hydroalcoolique, au lavage des mains, au service du pain et des beignets. Par la suite, l’équipe a parcouru les coins et recoins du marché pour à l’aide d’un haut-parleur sensibiliser les commerçants des symptômes du Covid-19. Ces mesures sont loin d’être suffisantes. Monsieur le sous-préfet de l’arrondissement de Fokoué a annoncé la fermeture des marchés sur toute l’étendue de son unité de commandement. La décision qui prend effet à compter du 31 mars 2020 s’étendra jusqu’au 21 avril. Avec une possible reconduction si la situation se compliquait davantage.
Parlant de la solution hydroalcoolique, madame Demanou Tapamo Adrienne a indiqué aux populations qu’elle n’est pas obligatoire. Celui qui n’a pas suffisamment de moyens pour s’en procurer devra se contenter du lavage des mains à l’eau propre avec le savon.
« Il y a eu la distribution du savon et de flyers. Le savon a été donné par le député Tikobau Pierre Marie pour venir en appui à la population mobilisée contre ce Covid-19. Nous saisissons d’ailleurs l’occasion pour lance un vibrant appel aux autres personnes de bonne volonté, filles et fils de notre arrondissement. S’ils aiment leur terroir, s’ils aiment leurs parents, s’ils aiment leurs frères et sœurs qu’ils fassent le geste qui sauve. Qu’ils envoient des bidons, du savon, des solutions hydroalcooliques, des caches-nez pour aider la population ; pour venir en relai à la commune de Fokoué pour qu’ensemble nous boutions le coronavirus hors de notre espace communal », Madame Demenou Tapamo Adrienne.
Pour clôturer la campagne de sensibilisation, du savon a été partagé aux populations. Il s’agit d’un stock de quatre cartons de savon de 250g envoyé par l’honorable Tikobau Pierre Marie.
Madame le maire a saisi cette occasion spécifique pour lancer un vibrant appel en direction des élites extérieures et de filles et fils de sa localité de la diaspora. Afin que chacun participe à la riposte contre la pandémie car, a-t-elle expliqué, les moyens de la Commune ne sont pas suffisantes pour doter chaque ménage d’un kit de lavage de mains et d’un morceau de savon. Cet appel a été appuyé par le vice-doyen de la faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques de l’Université de Dschang, Dr Sanou Sobze Martin par ailleurs Pca du PIPAD :
« La misère est généralisée dans les milieux ruraux. On a le problème d’eau potable. On a le problème de latrines. On a le problème de nutrition. On a le problème d’hygiène corporelle. Et avec le Covid-19 nous avons aussi un problème culturel. On se retrouve dans la situation où se serrer la main, s’embrasser sont interdits. En plus de cela chacun doit garder la distance d’un mètre au moins avec son interlocuteur. Ceci est pour dire que nous devons absolument descendre en zone rurale. Avec une mobilisation intégrée.
Le sous-préfet, le maire, les chefs traditionnels, le député. Nous devons agir ensemble. Nous devons communiquer et agir pour changer les comportements. Pour changer les habitudes. Pour changer la manière de faire. Et cela n’est pas facile. Vous voyez ici à Fokoué que le député a envoyé le savon. Pour dire que ce moment est aussi celui de la solidarité. On a souvent parlé de la solidarité africaine. Montrons donc aux yeux du monde entier cette solidarité africaine. Nous appelons les uns et les autres qui sont dans les villes. S’ils envoient souvent un carton de savon à leur maman, qu’ils lui envoient cette fois-ci trois ou quatre cartons. Parce qu’il faut aussi protéger le voisin. Une des résolutions prise consiste à fermer le marché pour trois semaines. Cela veut dire nos mamans doivent absolument être soutenues. En même temps ces mamans doivent apprendre à partager. A donner à celui qui n’a pas. Parce que nous sommes en guerre. Nous sommes en guerre contre un virus. Un virus qui met la santé mondiale en crise. Imaginons ce qui peut se passer dans nos communautés si nous n’agissons pas avec une vision intégrée, une méthode participative (…)»
Pour rappel, cette campagne s’inscrit à la suite des visites de courtoisie effectuées par madame le maire aux associations de sa municipalité. Visites au cours desquelles il a été question de la lutte contre le coronavirus.
Augustin Roger MOMOKANA