« A compter de ce jour, je vous demande d’oublier le marché pour deux ou trois semaines. Je parle également des marchés d’Apouh, Melang, et celui de Fossong Ellelem. Nous ne devrions nous retrouver à plus de 50 personnes car, sinon nous risquons tous d’être tué par la pandémie du coronavirus. Je ne suis pas entrain de semer la peur. Tout simplement je nous invite à nous cacher afin que la mauvaise tornade arrête de souffler. Pendant que nous allons nous cacher à la maison, ne nous amusons pas avec notre hygiène. Lavons bien nos mains et relavez-les », Dongue Paul, maire de Fongo-Tongo.
Une campagne de sensibilisation de masse a eu lieu dimanche 29 mars au marché de Mboua à Fongo-Tongo. Elle s’inscrit dans la répercussion au niveau communautaire des prescriptions du gouvernement contre le Covid-19.
« Si cette maladie entre dans notre Commune, il y aura beaucoup et beaucoup de morts. Il s’agit d’une maladie plus grave que le sida. M’avez-vous vu venir vous parler du Sida ? Cette maladie est plus meurtrière. Raison pour laquelle je suis sorti, mon ami Fossong Lelen est sorti. Le sous-préfet est sorti. Le commandant de brigade est sorti. Nous sommes tous sortis pour que vous compreniez que la situation est critique. Cette maladie tue jusqu’aux personnalités insoupçonnées » : Sa Majesté Djoukeng Clément Gaïma.
La Commune de Fongo-Tongo a organisé dimanche dernier, avec l’accompagnement technique du PIPAD, de la Sansa Night Club et du Réseau des femmes de la Menoua, une campagne de sensibilisation des populations contre le nouveau coronavirus.
Le Maire Dongue Paul, le sous-préfet Amiya Blaise Ndongana, le chef supérieur de Fongo-Tongo Sa Majesté Djoukeng Clément Gaïma, le chef supérieur de Fossong Ellelem Sa Majesté Feulefack Fongang Christ Berquis, le PCA du Pipad Dr Sanou Sobze Martin, et la présidente du réseau des femmes de la Menoua Madame Njoua et quelques étudiants de la faculté de médecine de l’Université de Dschang ont largement édifié les populations sur le Covid-19.
« Après cette journée de marché, nous allons souffrir de rester à la maison pendant deux ou trois semaine. Le marché sera fermé pendant tout ce temps. Est-ce que en l’oubliant un peu le marché Fongo-Tongo va disparaître ? Au lieu de mourir nous devons pousser la pandémie à disparaître », Dongue Paul.
Au cours de cette mobilisation non seulement des étudiants de la faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques ont procédé à la démonstration du lavage des mains, mais surtout à la fabrication et à la distribution du gel de stérilisation des mains, de masques à base du papier hygiénique. Bien plus, ils ont procédé à une enquête à l’effet de mesurer le taux de pénétration du message sur le Covid-19 dans la Commune.
La campagne s’est poursuivie par une caravane piétonne sonorisée aux quatre coins du marché. A chaque arrêt, le maire Dongue Paul, le Chef supérieur Fongo-Tongo et son homologue de Fossong Ellelem ont prix la parole pour s’adresser à un auditoire visiblement très surpris par la mobilisation aussi de ses majestés.
Messages passés en langue Yemba pour sa majesté Djoukeng Gaïma Clément et en pidgin pour sa majesté Fossong Ellelem.
« My brohter, sister dem. Wona don see say time don bad. Sotè we Fon doom we na waka for market to tell wona say hi don bad. No be sick wé hi dé for na olé Camaroon. Hi dé na for over the world. Mi any man lookot. Na thing wé hi the exist. Please, anithing wé you wan do, wash your hands. No be small sick », Sa Majesté Feulefack Fongang Christ Berquis.
Le maire a remis des kits pour la sous-préfecture, les palais royaux Fongo-Tongo et Fossong-Ellelem. Un kit comprend un bidon de 30 litres avec robinet, et un litre solution hydoalccolisée pour la stérilisation des mains.
Selon Dr Mewoabi Nguechop Joel, médecin-chef du centré médicalisé d’arrondissement de Fongo-Tongo, « Nous avons sensibilisé les populations de Fongo-Tongo sur les mesures de base de prévention du Covid-19. Ainsi on leur a montré comment se laver les mains afin d’éviter la transmission, comment se protéger les voies respiratoires si on a la toux ou si on éternue. Comment fabriquer les masques. Comment fabriquer la solution hydroalcoolique. Cela a été fait ici.
Mais nous, à notre niveau avons l’intention de poursuivre cet exercice par une campagne de proximité dans les villages. »
Selon les autorités camerounaises et Onusiennes, les mesures d’hygiène suivantes demeurent le meilleur moyen d’éviter le risque d’infection et de propagation du coronavirus :
• Se laver les mains souvent à tiède courante propre et au savon ;
• Utiliser une solution hydroalcoolisée pour désinfecter les mains ;
• Tousser ou éternuer dans le creux du bras afin de réduire la propagation des germes ;
• utilisez un mouchoir en papier jetable dès que possible ;
• Éviter de toucher les yeux, le nez et la bouche avec ses mains.
• Éviter le contact direct pour les salutations traditionnelles : poignées de main, embrassades, accolades.
« Au cas où vous devez vous retrouver plusieurs sur le même lieu, respectez absolument l’écart d’un mètre entre quelqu’un et son voisin. C’est très important car la chenille qui donne la maladie se transmet via l’air que nous respirons. Si on demande de ne plus se serrer la main, c’est pour éviter la contamination. On vous a appris à laver vos mains. Faites-le et refaites-le. Si vous n’avez pas le liquide qu’on vous a montré le processus de fabrication, lavez-vous bien les mains avec le savon. On vous a bien montrés comme cela se fait. Et comme je l’ai déjà dit, nous allons suspendre d’aller au marché pendant deux à trois semaines. Chacun doit rester chez soi. On ne doit plus accepter les étrangers, même s’il s’agit de nos enfants qui sont en ville » : Dongue Paul.
Augustin Roger MOMOKANA