« La pandémie du Coronavirus dont quelques cas [27 cas au soir du 20 mars, ndlr] ont été signalés dans notre pays a emmené le gouvernement de la république à prendre quelques mesures que nous tous devons respecter pour lui barrer la route. »
Sa Majesté Momo Soffack 1er, le chef supérieur du groupement Foto, dans le département de la Menoua, a réuni vendredi les hommes et femmes de médias exerçant dans la ville de Dschang dans la cadre de la répercussion des mesures du gouvernement contre le COVID-19.
« En tant que autorité traditionnelle, il est de notre devoir d’implémenter ces mesures dans notre localité (…) et donner les consignes afin de permettre aux populations du royaume Foto de s’arrimer à ces normes.»
Faisant suite aux mesures prises par le Chef du gouvernement, et dans le prolongement de la communication du Gouverneur de la région de l’Ouest, le chef supérieur du groupement Foto, Sa Majesté Momo Soffack 1er, a réuni les journalistes vendredi 20 mars à l’effet de s’adresser aux populations disséminées aux quatre coins de la chefferie supérieure de Premier degré dont il a la charge.
« (…) Nous en sommes très préoccupée, mais la première des choses que nous demandons à nos populations c’est de ne pas paniquer, de rester sereines pour mieux gérer cette situation. Le gouvernement, a pris un ensemble de mesures en vue de lutter contre la propagation de la pandémie du COVID-19 dont le Cameroun fait partie, malheureusement, des 150 pays victimes. L’Etat a pris des mesures très appréciées au niveau local. Quelques personnes pensent qu’elles sont excessives. Mais nous disons « non ! » car, il y a des moments où l’on doit savoir faire des sacrifices pour l’intérêt supérieur de notre nation, de notre peuple. »
Sa Majesté Momo Soffack 1er non seulement a réitéré la message du gouverneur de la région de l’Ouest interdisant les manifestations de masses dont les obsèques, les funérailles, les anniversaires, les cultes, les cérémonies de jumeaux, les mariages, etc. mais il a également demandé aux filles et fils de son groupement à respecter la prescription du confinement et de veiller sur les enfants en divagation depuis la fermeture des établissements scolaires.
« L’Etat a commencé par fermer ses frontières. Ce qui est normal. Parce que le COVID-19 est une maladie importée. Il a demandé, entre autres mesures l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes dans un même milieu. Nous allons accompagner cette mesure par celles liées aux manifestations coutumières, notamment les rites des jumeaux, les funérailles, les cérémonies des chaises, le Ssi, entre autres. Nous avons demandé que toutes les cérémonies prévues soient reportées à une date ultérieure. Concernant spécifiquement les obsèques, les familles peuvent organiser en leur sein ces cérémonies en respectant le quota fixé par l’Etat. » Il s’agit, pour les familles qui souhaitent le faire de veiller à ce que le quota de 50 personnes au maximum ne soit pas dépassé. Dans le cas contraire.
La veille, Sa Majesté a demandé à travers un communiqué adressé aux sous-chefs, aux notables, aux chefs de quartiers, aux associations, aux comités de développement, ainsi qu’aux forces vives, de respecter et de relayer le plus largement possible « les mesures prises par le gouvernement pour confiner cette pandémie à sa juste expression afin de nous en préserver. » Cela parce que conscient du risque tout déplacement peut avoir dans la propagation du coronavirus.
« Nous demandons à nos enfants, partout où ils se trouvent, de rester où ils sont. Parce que le COVID-19 est une maladie qui se transporte d’un lieu à un autre. Il est bon que chacun reste à son lieu de résidence jusqu’à ce que la crise soit passée. Nous demandons à tous les parents qui ont des enfants en ville de leur demander de rester dans leurs différentes localités. Si nous respectons toutes ces mesures, je suis sûr que cette crise sera rapidement vaincue. A nos enfants qui sont à l’étranger, je leur demande de rester où ils sont car nous avons besoin de gérer cette crise sans être surpris par des mouvements de personnes qui risquent de compliquer la tâche. »
Mais sa Majesté le chef supérieur du groupement Foto s’est dit très préoccupé par la situation des enfants que les parents ont engagé dans les commerce de rue après que les établissements scolaires aient été fermés.
« On a fermé les écoles. Mais j’ai constaté hier que beaucoup d’enfants se sont déversés plutôt en ville pour se livrer aux activités lucratives. Je dis « non ! » et interpelle les parents à garder leurs enfants à la maison. Car si l’Etat a demandé qu’on ferme les établissements scolaires c’est pour éviter qu’un seul cas puisse contaminer tout le monde. En allant dans les lieux publics comme les marchés les enfants restent exposés. Que les parents occupent leurs enfants à la maison soit par les travaux domestiques soit par les travaux champêtres. Que les fréquentations entre les familles soient strictement limitées. Vous le savez, le palais royal c’est tout un village. J’ai commencé par tenir une séance de travail hier [jeudi 19 mars, ndlr] avec tous les membres de la famille royale pour leur demander de confiner les enfants à l’intérieur du palais royal. Les visites sont également interdites au palais. Jusqu’à nouvel ordre. Si nous ne nous faisons pas violence nous risquons de prendre la chose à la légère et subir des conséquences irréversibles. »
Pour terminer, les mesures d’hygiènes ont été rappelées. Il s’agit de se laver régulièrement les mains au savon ou à la solution hydroalcoolisée, de s’abstenir se serrer la main à autrui, de tousser ou d’éternuer dans le coude de la main. D’observer la distance de un mètre avec son interlocuteur.
Si quelque ressent des symptômes de type toux écoulement nasal, fièvre, ou alors a été en contact avec des personnes susceptibles de porter le coronavirus, bien vouloir composer le 1510. Les équipes spécialisées feront le reste. Il s’agit de votre protection celle de votre famille et entourage.
Augustin Roger MOMOKANA