Les bénéficiaires du projet d’insertion des personnes déplacées de la crise anglophone dans le département de la Menoua sont très contents pour tout ce qui est fait pour eux, mais ils auraient été davantage contents si ces efforts étaient mis en œuvre pour mettre un terme à la crise afin qu’ils puissent regagner leur maison.
Sans tambours ni trompettes, les partenaires financiers et techniques du projet d’insertion des personnes déplacées internes de la crise sociosécuritaire du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dans le département de la Menoua ont rencontré et échangé avec les bénéficiaires des services d’abord sur le site de Fongo-Tongo, puis sur celui de Santchou.
La visite ce mercredi 13 mars 2024 sur les sites de Fongo-Tongo et Santchou de FATMI Anaïs et RAICAI Anaëlle, sous la conduite de l’association TOCKEM appuyée par ALIMA DEMTOU, a permis à ces dernières de vivre la réalité du projet après les recadrages intervenus à la fin du projet pilote et pour la 2e phase en vigueur depuis bientôt une année. Non seulement les installations du site de Dschang ont été transportées et implantées à Fongo-Tongo qui n’était pas concerné par la phase pilote, mais des réajustements ont été effectués notamment au niveau des toitures, des WC et la fourniture en énergie solaire pour pallier aux délestages intempestifs.
Que ce soit à Fongo-Tongo ou à Santchou, les uns et les autres ont pris du plaisir à partager l’instant de la visite : satisfaction générale pour le Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’ambassade de France et le Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. Parce que les échanges ont transpiré la sincérité, les activités sur les sites sont performantes et les résultats obtenus satisfaisants.
Plusieurs différents ateliers ont été visités : les postes ou volet santé dont l’activité majeure repose la prise en charge et l’encadrement de la femme enceinte, les ateliers de couture et de coiffure, les salles de classe consacrées au soutien scolaire. Les échanges quant à elles ont permis de situer les participants sur le niveau des activités formation et d’encadrement de leurs bénéficiaires.
A Fongo-Tongo, NJOYA a été présenté comme la success story de la phase pilote du projet au niveau du site de Dschang. Il s’agit d’un jeune homme qui, faute de moyens financiers, avait pratiquement abandonné ses études. Heureusement pour lui, il s’est présenté au projet qui l’a pris en charge non seulement pour l’inscription dans un établissement de Dschang, mais aussi en lui apportant son soutien scolaire. Comme conséquence, NJOYA a obtenu son baccalauréat et est depuis la rentrée 2023/2024 inscrit en science économique à l’université de Dschang.
A Santchou, des bénéficiaires ont exposé leur gratitude pour tous les bienfaits qu’ils tirent des prestations médicales et sanitaires dont les frais sont pris en charge par ALIMA DEMTO. Pour marquer sa gratitude d’un marqueur indélébile, une dame a donné le nom ALIMA à son bébé.
Au constat, il n’y a pas eu que des remerciements, certains bénéficiaires ont exposé leur inquiétude de ne pouvoir mettre en pratique le savoir-faire acquis dans le cadre de ce projet. A cause manque du fonds d’amorçage pour les coiffeurs et les couturiers, défaut de terres agricoles pour personnes ayant choisi l’agriculture. Des préoccupations réelles qui viennent corroborer l’attente émise par tous que la crise anglophone connaisse enfin son dénouement car, nulle ne peut se sentir mieux ailleurs que chez soi, a déclaré un bénéficiaire.
Le projet d’insertion des déplacés internes de la crise anglophone en cours dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest dans le département de la Menoua est portée et supervisé par TOCKEM, et est financé par le ministère français de l’Europe et des affaires étrangères. Il est implémenté sur le terrain par plusieurs partenaires dont le CFPEEM de Mbouda qui s’occupe de la formation en couture et coiffure, Cameroun Debate Association en charge du volet Agriculture et élevage, ALIMA DEMTO pour le volet santé, et TOCKEM pour le volet éducation.
Augustin Roger MOMOKANA