
Le drame a eu lieu samedi soir et s’est poursuivi dimanche matin à Bassossia, dans le groupement Bansoa, arrondissement de Penka-Michel, département de la Menoua. Le bilan témoigne de la gravité des faits.
« Considérant le fait que cette affaire s’est passée dans votre village qui est dans la Menoua, et le fait ceux qui sont venus sont du département de la Mifi… J’en ai parlée avec le Co-légion. Il a déjà désigné l’un de ses collaborateurs. Donc l’enquête sera gérée au niveau de la région. Parce que ça concerne deux départements. »
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 08 Novembre 2021.
Une bagarre générale opposant un groupe des jeunes venus de Bafoussam aux jeunes du village Bassossia a dégénéré. Les assaillants ont fait usage de machettes, couteaux et de bouteilles pour semer la terreur et la désolation aussi bien dans le stade de football que dans un domicile où étaient organisées les funérailles d’une femme.
Cette situation malheureuse a couté la vie à 02 personnes. Tandis que le bilan matériel quant à lui fait état de 14 motos brûlées, des dégâts logistiques importants dans la cour des funérailles. Le chef du village venu apaiser les esprits n’a pas échappé à la rage dévorante des jeunes venus de Bafoussam.
Ce qui s’est passé ?
Une famille organisait des funérailles a prévu un match de gala opposant les ressortissants de Douala à ceux de Yaoundé. Pendant le match, des accusations citant le mauvais arbitrage. C’est ainsi que l’arbitre va recevoir une gifle.
« Le match oppose les ressortissants de Douala à ceux de Yaoundé. C’est donc difficile de comprendre comment les gars de Bafoussam s’en trouvent impliqués. On a jugé que l’arbitre a mal dirigé le match. Que le match n’est pas équilibré. Il a reçu une gifle. C’est là que désordre a commencé. Les deux gars de Bafoussam à l’origine de cette bagarre sont exfiltrés et gardés dans une maison. De cette cachette ils ont lancé appel au renfort. Entre temps, le chef est arrivé et a été bousculé. D’où le soulèvement des gars du village. Pendant que l’on y est une horde de plus de 40 motos taxis est arrivé de Bafoussam, soufflant à son passage telle la foudre », a rapporté notre source.
Le désordre s’est installé. Le chef du village est arrivé et, dans cette confusion totale, il a été bousculé. C’est ainsi que les jeunes du village sont entrés en scène. Dépassé par la situation le chef du village fait appel aux autorités administratives, le sous-préfet et le commandant de brigade en l’occurrence. Des éléments de la gendarmerie sont aussitôt dépêchés sur le terrain où ils sont vite dépassés par les événements.
Informé, le préfet du département de la Menoua, MBOKE Godlive NTUA, est descendu sur le terrain. Il a essayé de calmer les esprits. Si bien qu’au moment où il regagne Dschang il est certain que le calme est revenu dans les esprits. Malgré les dégâts. C’était ignorer la détermination de la meute de Bafoussam.
A son niveau le gouverneur de la région de l’Ouest d’abord rassuré du retour au calme a eu, tard dans la nuit, des informations selon lesquelles les gars de Bafoussam s’apprêtent pour effectuer une expédition punitive à Bassossia. C’est ainsi qu’il fait poster des éléments de sécurité sur le passage obligé pour entrer dans le village.
Qui a organisé le match de gala ?
« Il y a eu une discorde entre les deux équipes. On a interrompu l’arbitre. Le match qui se jouait opposait les gars de Douala à ceux de Yaoundé. Je suis surpris que les gars de Bafoussam aient riposté à la décision de l’arbitre. C’est comme que l’un de ces gars a giflé l’arbitre. Pris de colère la population s’est déversée sur eux. On les a enfermés dans une maison pour essayer de calmer la population. On a fait appel au chef Bassossia. Il est arrivé pour calmer les esprits. Pendant qu’il le faisait ces deux gars depuis la maison ont appelé le renfort, ce qu’ils ont l’habitude d’appeler le retour. En moins de quinze minutes, une quarantaine de benskineurs sont arrivés pour massacrer. Avec la colère qui n’était pas encore maitrisée ils ont commencé la bagarre. »
Le gouverneur de la région de l’Ouest, AWA FONKA Augustine, s’est rendu sur place ce dimanche. Sa descente a commencé par l’hôpital de district où deux blessés recevaient de soins intensifs. Puis il s’est transporté à Bassossia où il a rencontré la population.
Comment un match de gala en hommage à une maman a-t-il dégénéré au point des faire des morts et des dégâts matériels aussi importants ? Grâce au témoignage d’un fils du village, les enquêteurs désignés par la légion de l’Ouest ont des premiers éléments pour démêler les chevaux.
En tout état de cause, l’enquête ouverte par la légion de gendarmerie de l’Ouest, étant donné que l’affaire oppose les citoyens du département de la Menoua à ceux du département de la Mifi, mettra la lumière sur cette malheureuse affaire dont le bilan provisoire affiche 02 morts, 14 motos brûlées, des boutiques saccagées, 02 blessés internés à l’hôpital de district de Penka-Michel, 1 chef traditionnel molesté.
« Parfois certaines personnes entrent dans la danse pour faire la guerre dans une affaire dont elles n’y comprennent rien. Si on leur pose la question : « cette bagarre a commencé comment ? » ils ne sauront quoi répondre. Quelqu’un est à Bansoa, il dit renfort ! Renfort ! Renfort ! Et vous venez casser les chaises dans une maison de deuil », déplore le gouverneur AWA FONKA Augustine.
Pour mémoire, cette crise vient gonfler le nombre enregistrés ces derniers mois dans l’arrondissement de Penka-Michel. Le même jour, une école primaire et des maisons d’habitation sont incendiées à Bazinza, dans le groupement Balessing.
Augustin Roger MOMOKANA