
C’est l’histoire d’un conducteur de moto taxi agressé par deux individus qu’il transportait. Lesquels ont disparu avec sa moto.
Tout est partie d’une agression à coups de poignard sur un motoman. La scène a eu lieu dans l’après-midi du 31 mai 2021. TALLA FOSSI Billy a transporté, contre 2500 francs CFA, un client du Centre-ville de Penka-Michel pour la maison d’un certain « Docta » (au lieu-dit Carrefour Rat).
Sur le chemin de retour, un homme a stoppé la moto. Avec le consentement du passager le motoman l’a transporté. Il se passe que ce deuxième passager n’est que le complice du premier car, quelques mètres plus loin, ils vont agresser le pauvre conducteur en le poignardant à plusieurs coups. Le laissant presque inconscient ils se saisissent de sa moto avant de fondre dans la nature.
Cet article est rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte exclusif du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 03 juin 2021.
Telle une trainée de poudre, la nouvelle a envahi la Commune de Penka-Michel. Les collèges du benskineur volent au secours de leur collègue et le transportent à l’hôpital. Pendant ce temps, et sous la pression des populations, une grande battue est lancée pour retrouver les agresseurs et « Docta » qui devrait, dans tous les cas, les connaître. Malheureusement.
Dans la chasse au criminel, les autorités ont mis le cap chez « Docta » où un demi-sac de chanvre indien et deux pistolets ont été saisis. N’eut été la vigilance des forces du maintien de l’ordre les motomans auraient mis le feu à la maison de « Docta ». La traque s’achève aux environs de 2 heures. Une rumeur fait état de ce que « Docta », ayant eu vent de l’affaire et surtout de la colère des benskineurs, se serait réfugié à la brigade.
Le lendemain, 1er juin donc, les benskineur se retrouvent au centre-ville et décident d’observer une journée sans travail, pour interpeller l’attention des autorités administrative sur un phénomène qui prend de l’ampleur. Par la suite ils décident d’aller voir à la gendarmerie pour poser des questions à « Docta ». Y étant et faute de pouvoir se faire entendre par le Commandant qui leur reproche de perturber ses services, ils décident de passer à la vitesse supérieure. Ainsi en un clin d’œil la voie publique est interdite à la circulation des véhicules.
Le premier véhicule à se heurter contre les barricades est celui du Maire TIAZE FOZANG Jean Pierre. Le chauffeur est obligé de rebrousser chemin pour aller porter la nouvelle à son patron à l’hôtel de ville. Quelques minutes plus tard les autorités administratives et du maintien de l’ordre se présentent. Les manifestants sont surchauffés. Le Sous-préfet TANG LIKENG Richard veut dialoguer, mais à la condition que les barricades soient levées. Ce qui sera fait. Et rendez-vous est aussitôt pris pour la salle des actes, à l’hôtel de ville.
Cette réunion est ponctuée d’accusations, de victimisation. Les benskineurs soutiennent que cette agression avec enlèvement de moto est le septième en l’espace de 3 mois. Que de toutes les enquêtes ouvertes aucune n’a donné lieu à de conclusions satisfaisantes. En face, les autorités accusent les populations de ne pas collaborer avec elles dans la lutte contre la criminalité. Sans renseignements fiables il serait impossible pour elles de démanteler et de mettre la main sur les criminels.
Pour mémoire, l’administration a annoncé qu’elle prend en charge la moitié des frais médicaux de Willy. Pour leur part, les acteurs du secteur de moto taxi ont promis de s’organiser, de collaborer avec les autorités dans la lutte contre la criminalité et la délinquance. Il s’agit de la seule garanti possible pour assurer efficacement leur sécurité individuelle et collective, et partant celle de toute la population de Penka-Michel.
Pour sa part, le maire TIAZE FOZANG Jean Pierre s’est rendu au chevet du malade le 2 juin. A cette occasion il a exprimé sa désolation, et remis une enveloppe de 50 000 francs CFA comme contribution de la mairie aux soins. Par ailleurs, Sa Majesté TIAZE FOZANG Jean Pierre a rassuré le malade et ses gardes du déploiement de la gendarmerie pour tenter de retrouver la moto arrachée.
Augustin Roger MOMOKANA / Photo: Preston KAMBOU