Le projet Economie circulaire et salubrité dans la Menoua (Projet ECOSAME) a tenu son comité de pilotage mercredi 14 décembre 2023 en la salle des réunions du Syndicat des communes du département de la Menoua (SYCOME).
Deuxième du genre, après celui de l’an 1 du projet tenu en novembre 2022, le COPIL 2 a réuni autour du secrétaire général du SYCOME, William WAMBA, représentant le président empêché, les représentants des maires, les délégués départementaux de la décentralisation et de l’environnement, les points focaux communaux, ainsi que le coordonnateur du projet, Paul Valery DONTSOP.
Il est important de souligner que le projet ECOSAME est un projet pilote au niveau mondiale initié par l’Association internationale des maires francophones avec le concours financiers de plusieurs partenaires dont la Fondation Bill et Melinda Gates et Nantes Métropoles. Deux communes camerounaises ont été éligibles à l’Initiative pour la Santé et la Salubrité en Ville (ISSV) à travers un accord de partenariat signé en mars 2017 : la communauté urbaine de Yaoundé et la commune de Dschang.
Après la naissance du syndicat des communes de la Menoua, l’AIMF a souhaité impliquer toutes les cinq autres communes dans ce projet, afin que la question d’assainissement couvre l’ensemble du département. Dschang gardant toutefois son statut privilégié de partenaire du projet. Ainsi l’accord de coopération pour le financement ECOSAME a été signé le 6 décembre 2021, qui a été suivi par la signature en novembre dernier d’un avenant.
En quoi consiste le projet ECOSAME ?
Le projet ECOSAME consiste en l’assainissement à travers la collecte et le traitement des boues de vidange autrement dit gestion des boues de vidange (GBV). L’objectif est de mieux encadrer la filière dans le but d’améliorer le cadre de vie des habitants de l’intercommunalité par l’amélioration des services qui luttent contre la pollution et l’insalubrité, la construction des latrines et des points d’accès à l’eau potable. Pour cela des études de caractérisation des BV ont été faites, l’analyse du marché aussi, la stratégie intercommunale de gestion des BV élaborée. Le projet a démarré le 1er juin 2022 et devra arriver à son terme le 30 mai 2025.
Comment le projet est mis en place ?
Après la phase des études, le projet ECOSAME est décliné à travers un certain nombre d’activités et d’investissements dont les plus importants sont l’acquisition d’un camion hydrocureur qui va pomper les matières fécales dans les WC, le renforcement des capacités techniques des acteurs de l’assainissement (vidangeurs et entreprises de construction), la mise en place d’un centre de démonstration pour appuyer de manière durable et équitable les ménages de la Menoua dans l’amélioration de leurs ouvrages, la construction d’une station de traitement des boues de vidange. Le camion a déjà été acquis qui a permis de réaliser des essaies de pompage des fosses septiques à Dschang pour aller déverser dans une tranchée à Penka-Michel. Cela a permis de jauger le coût de la prestation. Des réajustements s’avèrent nécessaires à ce niveau. La première session des ateliers de suivi-évaluation du projet s’est tenue le 4 octobre 2023.
Le démarrage de la construction de la station de traitement des boues de vidange est prévu en 2024 au niveau de la commune de Dschang. La formation des artisans à la construction des latrines aussi.
Parallèlement, une campagne de communication et de sensibilisation des populations a été effectué dans le territoire de l’intercommunalité afin d’informer les populations du projet et les préparer ainsi à se l’approprier.
Qui sont les acteurs du projet ECOSAME ?
Quatre grands acteurs sont au cœur du projet Economie circulaire et salubrité dans la Menoua. Chacun d’eux joue un rôle spécifique :
SYCOME. Le syndicat des communes assure le rôle de maitre d’ouvrage, la coordination du projet et l’exploitation du camion de vidange. Il a mis sur pied une cellule d’exécution du projet pour assurer la mise en œuvre du projet.
Commune de Dschang. Dschang assure le rôle de maitre d’ouvrage dans la construction de la station de traitement des Boues de vidange (STBV).
Nantes Métropole. Nantes Métropole veille à ce que les fonds débloqué pour son compte par l’agence de l’eau Loire-Bretagne dans le cadre du projet soit bien géré. Ainsi il lui revient de suivre les activités du projet pour devoir rendre compte à l’agence.
Fondation Bill & Melinda Gates. La Fondation est le principal pourvoyeur des fonds pour le projet ECOSAME. Ces fonds ont été mis à la disposition de l’AIMF pour le financement de l’Initiative pour la Santé et la Salubrité en Ville.
AIMF. L’association internationale des maires francophones assure le rôle d’assistance à la maitrise d’ouvrage. A ce titre elle propose les termes de références, assure la gestion financière et comptable du projet. C’est elle qui paie les services rendus dans le cadre du projet ECOSAME.
Quel est le coût du projet ECOSAME ?
Le projet ECOSAME est un projet d’envergure pour le département de la Menoua. Son impact sera décisif dans la bataille pour l’assainissement de Dschang en particulier et de l’ensemble des communes de la Menoua en général. Le budget du projet en FCFA est 437 millions, soit 667 505 euros et 30 000 $. Chaque mairie du SYCOME a apporté une part dans ce budget. Elle serait de 12 millions. A la date de la tenue du 2e COPIL, 74 034 euros ont été consommée, soit 16% de l’enveloppe globale du projet. Un chiffre très faible mais que le coordinateur du projet met à l’actif du retard que connait le démarrage des travaux de construction de la station qui à elle seule va consommer 50% du budget alloué au projet.
Comment va-t-on pérenniser le projet ECOSAME ?
Après la phase projet, ECOSAME se pérennisé à travers un service d’exploitation des BV sous la responsabilité du SYCOME. Le Service en question assurera la gestion de la station de traitement des boues de vidange et le développement de l’économie circulaire à partir de la transformation des BV. Le service étendre son service de pompage ou et collecte dans les villes périphériques de la Menoua, notamment Bafoussam, Mbouda où un tel ouvrage n’est pas encore en vue.
La préoccupation majeure porte sur le modèle de latrine pilote qui sera mis en place dans les différentes communes du département de la Menoua, sur l’accessibilité de tous au camion hydrocureur. Ces attentes souligne non seulement l’adaptabilité de la toilette à l’environnement physique du territoire (plaine, plateaux, flancs de montagne, etc.), mais aussi le coût des services –construction des latrines et pompage des BV) à la portée de les bourses.
La balle est dans le camp de la Commune de Dschang qui doit abriter la station de traitement des boues de vidange. Janvier c’est demain. Elle qui sert très bien que si elle avait voulu, l’on ne serait pas à 16% seulement de l’exécution du budget du projet. En plus les communes qui trainent pour identifier les sites devant abriter les toilettes pilotes doivent se réveiller. Seuls Dschang et Fokoué ont déjà identifié les leurs. Nkong-Zem, Fongo-Tongo, Penka-Michel et Santchou attendent quoi ? Après on va dire qu’il n y’a aucun problème !
Augustin Roger MOMOKANA