Message de Jacquis KEMLEU TCHABGOU à propos de la volonté de la SOCAPALM d’augmenter le prix de l’huile de palme brute
Jacquis KEMLEU TCHABGOU est le secrétaire général de l’association des Raffineurs des Oléagineux du Cameroun (ASROC) et il réagit à la décision prise par la SOCAPALM d’augmenter le prix de l’huile de palme brute de 550 à 600 FCFA pour le kilogramme sur le marché camerounais.
Qu’est-ce qui peut justifier la volonté de SOCAPALM d’augmenter le prix de l’huile de palme brute ?
Je commence comme à l’accoutumée, par vous remercier pour l’intérêt que vous portez aux questions concernant la Filière des Oléagineux dont l’Association des Raffineurs des Oléagineux du Cameroun (ASROC) est le bras séculier. En plus, lorsque que nous savons que cette Filière est 3ème en termes d’équilibre de la balance commerciale, emploie plus de 50 000 personnes, a investi plus de 632 milliards de francs CFA et fait partie du secteur agroalimentaire identifié dans le DSCE comme un secteur de croissance, il y a lieu de faire attention à toutes les questions pouvant mettre à mal son existence ou créer des remous sociaux comme celle relative à la volonté de relever le prix de cession de l’huile de palme brute qui en fait partie.
A propos de cette volonté, il y a lieu de se poser des questions sur les arguties invoquées par la SOCAPALM parce que c’est elle qui est à l’origine de la question de relèvement du prix de cession du kilogramme de l’huile de palme brute dans une fourchette située entre 550 et 600 FCFA.
En réalité, la volonté de la SOCAPALM soutenue par l’ONG ODS qui n’a aucune audience, exprimée dans une correspondance adressée au Ministre du commerce, de voir le Gouvernement procéder au relèvement du prix de cession de l’huile de palme brute ne se justifie pas et serait dangereuse pour les raisons qui suivent :
- Non-respect par SOCAPALM du plan d’investissement par elle produit en 2008 pour justifier la nécessité du relèvement du prix de cession de 360 FCFA à 450 FCFA
- Planting de l’hévéa à la place du Palmier à huile, avec les fonds obtenus du relèvement du prix de cession de l’huile de palme brute
- Création de SOGESCOLCAM qui distribue l’huile de palme brute produite par la SOCAPALM et la SAFACAM pour gonfler leurs charges d’exploitation (absorption de 6 milliards à l’époque ramenée à 3 milliards pour commercialiser l’huile de palme brute alors qu’elle se vend seule et d’avance
- Salaires exorbitants des travailleurs expatriés tel que cela est ressortit de l’audit commandé par le Premier Ministre lors de la demande de relèvement formulée par un des anciens Directeurs Généraux de la SOCAPALM
- Demande d’arrimage du prix de cession de l’HPB au marché international en période de baisse de production où la matière 1ère se fait rare et coûte chère,
- Pouvoir d’achat assez bas, argent rare et achat tout de même de l’huile de palme brute par les ménagères entre 600 et 700 FCFA)
- Achat ces deux derniers mois par l’ASROC de la tonne d’huile de palme brute CIF Douala à 450 FCFA chez OLAM PALM Gabon SA et à 645 euros (423 120 FCFA) chez REUSE au Libéria
- Existence de la mercuriale qui fixe le prix de référence pour la taxation des huiles végétales importées au Cameroun à 1500 le kg suivant la Décision du Ministre des Finances n° 488/MINFI/DGD du 27 mars 2009
- Déclaration d’un gain de 6 milliards de francs avec redistribution aux actionnaires
- bEntrave à la politique de la lutte contre la vie chère du Chef de l’Etat
- Non prise en compte de l’ajustement structurel en cours au Cameroun qui va réduire la marge de manœuvre des consommateurs.
Voilà des éléments clairs pour tout le monde, qui doivent être connus non seulement des consommateurs que nous sommes tous et que les informez et protégez constamment, mais également de l’opinion publique nationale et internationale, grâce à des actions fortes du Journal la Météo.
Le Secrétaire Général de l’ASROC
Jacquis Kemleu Tchabgou