Dschang, 15 juin (Sinotables.com) – Selon Vladimir Poutine, président de la Russie, 90% des migrants qui partent pour l’Europe viennent des pays colonisés par la France : Sénégal, Mali, Côte d’Ivoire… » Dans la plupart des cas, « les dossiers sont constitués de fausses déclarations et de faux documents.»
En réalité, cette déclaration témoigne du débordement de l’Europe face au phénomène d’immigration auquel sont confrontés, depuis de longues années les pays d’Europe et lequel, on doit l’affirmer, a atteint sa côte d’alarme.
« Etant convaincu de profiter d’une meilleure vie en Europe, les jeunes paient beaucoup d’argent afin de pouvoir faire le passage, ce qui est de l’argent perdu. »
Effectivement de nombreux jeunes convaincus du mirage de l’Europe El dorado, se lancent parfois dans l’aventure, laissant derrière une famille complètement ruinée par la dette et impatiente de revoir leur fils revenir avec les fruits de sa conquête.
Ces économies sont versées la plupart du temps à des « facilitateurs » pour l’obtention de documents. Des documents qui, dans la majorité des cas, ne garantissent pas le séjour tranquille au porteur puisqu’étant la plupart des documents des faux.
« La Belgique a remarqué que le nombre d’étudiants camerounais avec des documents frauduleux, qui ne retournent pas vers leur pays a augmenté » : d’où la nécessité d’une campagne d’information sur les modalités d’un séjour légal en Belgique, les possibilités d’études et les conditions. Il convient de stopper l’émigration clandestine qui voudrait que les gens partent avec des papiers frauduleux ou qu’ils prennent la route du désert libyen et de la méditerranée.
L’Office des Etrangers en Belgique est ainsi très préoccupée par ce phénomène de faux documents. Témoigne son implication dans le projet « Campagne d’information et de prévention de la migration irrégulière et de la fraude documentaire » initiée par Congruenca Consulting un cabinet belge spécialisé sur les questions de migration et son partenaire camerounais le PIPAD (programme intégré pour la promotion de l’auto-développement).
Dans cet esprit les parties ont signé, mercredi 13 juin 2018, une convention de collaboration. C’était en présence de Madame Marlyz Elebaut directrice Afrique subsaharienne et Algérie de l’Office des Etrangers en Belgique, de la Premier Adjoint préfectoral de Dschang, de l’Adjoint au Sous-préfet, du maire de Dschang, de plusieurs chefs traditionnels et de nombreux parents et délégués d’étudiants de l’université de Dschang.
Selon les intervenants à la cérémonie de lancement de la campagne, il ne s’agit pas d’empêcher aux jeunes Camerounais d’aller poursuivre leurs études en Belgique ou dans tout autre pays d’Europe, mais de les encourager à « obtenir un titre de séjour permettant notamment l’exercice d’activités économiques ».
Dans tous les cas, la loi belge est sans pitié : « l’étudiant potentiel en séjour irrégulier sera obligé de rembourser les frais liés à son séjour irrégulier avant de pouvoir obtenir un nouveau visa. C’est-à-dire que l’étudiant devra payer les frais pour son rapatriement ainsi que pour son séjour dans le centre fermé ».
A l’issue du débat modéré par le professeur Keutcheu Joseph, les uns et les autres ont pris la nécessité de susciter un transfert des compétences, en biologie moléculaire, biotechnologie, l’astrophysique et la mode qui sont ses domaines d’excellence, afin de permettre à la jeune de pouvoir mener leurs études dans les spécialités pointues. Non seulement à cause du coût des études et de la vie en Belgique, mais pour aider l’Afrique à se développer.
Pour madame le Premier Adjoint préfectoral, « le tout n’est pas d’aller fréquenter à l’étranger, mais ce sont les conditions ; et ce que l’on gagne là-bas on doit pouvoir le ramener ici dans de bonne conditions. » Il importe donc de sensibiliser les parents, les élites, les élèves pour que ces gens puissent « prendre des dispositions pour ne plus se faire arnaquer » quand ils ont décidé d’envoyer leur enfant poursuivre ses études à l’étranger.
Au cours de cette cérémonie, le PIPAD a remis plusieurs chèques aux porteurs de projets retenus dans le cadre de son incubateur. Les montants varient entre 50 000 et 350 000 FCFA. L’importance de cet incubateur pour la campagne n’est plus à démontrer. Parce que les jeunes s’en vont parfois faute de préparation à la culture de l’entreprenariat. « Il faut beaucoup de projets pour cadrer ces jeunes qui veulent partir ».
Cette préoccupation à l’assentiment de Doriance Monkam, présidente de Congruenca Consulting. Elle a annoncé que, « Pour Dschang spécialement nous allons travailler avec pour monter les projets pour accompagner les jeunes entrepreneurs qui ont envie de créer de l’emploi local. »
Augustin Roger MOMOKANA