
Max Zekill le rappeur est né
C’est du pur rap. Le rap tutélaire. Travaillé dans les standards de la scène internationale, mais avec un parfum camerounisé. On n’aime pas le rap ? On est forcé de s’arrêter un instant. De l’écouter à cause de la mélodie et des paroles.
Max Zekill a un talent qu’il veut faire valoir. Le temps mis pour sortir cet album de 10 titres en dit long. « Meurtri » n’est pas forcément synonyme de tristesse. Cet album dont la sortie mondiale (voir l’Internet) a eu lieu cette semaine distille des aires de joie, de gaité et d’espoir.
« Adieu » fait ses adieux aux fléaux qui minent le pays et le continent. Ces adieux que beaucoup regretteront.
« Adieu de la pauvreté / adieu la corruption/ adieu la prostitution/ adieu les exclusions/ adieu l’exploitation, adieu/ sortez de mon pays/on ne veut plus de vous/ on ne veut plus des larmes qui coulent/. »
Max Zekill, dit Milliam Maxime Zekeng Ndadji, est un rappeur intelligent. Qui sait choisir les mots justes contre les maux précis. Dans un univers où médiocrité et précipitation dictent la loi le jeune artiste lance des cris de détresse qui transperceront, sans doute, les cœurs les plus insensibles.
Le rap, plus que d’autres genres musicaux, a ceci de particulier qu’il dérange soit par la violence du rythme soit par la torpeur des paroles. Par ses paroles d’une rougeur incorruptible et la mélodie irrédentiste. L’auditeur n’a pas le choix. Soit il l’embrasse soit il se tire une balle dans la tête.
J’ai particulièrement aimé le titre « Doute » que je vous recommande. Il ne s’agit pas de celui qui donne son nom à l’album, mais d’une chanson qui a la particularité de jouer sur le mot doute pour éloigner le sentiment de regret, l’amertume et la tendance à l’abandon qui ont fait leur lit dans la tête de notre jeunesse enclin à la facilité, à la médiocrité, à l’excuse.
Augustin Roger MOMOKANA