La musique n’adoucit pas toujours les mœurs, elle les rebelle souvent. Lorsqu’elle véhicule des messages marginaux. Lorsqu’elle s’attaque à une légalité, à l’honneur. Il est possible d’insulter son pays, sans s’attirer la foudre de la justice.
Qu’est-ce qui se passe dans un pays quand l’art piétine la dignité et la fierté nationales ? En France, la justice a classé sans suite l’enquête ouverte contre Nick Conrad dont son titre « Doux Pays » met à poils l’État. Pour cause, les preuves étaient « insuffisantes pour que l’infraction soit constituée ».
« Je baise la France jusqu’à l’agonie », « Cet Hexagone, j’encule sa grand-mère ». Oui Nick Conrad baise la France jusqu’à l’agonie. Quelle grossièreté ! Quelle maladresse !
L’artiste s’est fendu une explication qui semble apaiser certains. La France dont il parle signifie « mentalité française, médias etc. », fait-il valoir.
La France est déchirée sur ce propos. Elle a été tout simplement vampirisée. « Pays sans dignité, pays sans honneur, pays sans autorité, pays de masos… » s’étonne un internaute face à l’indifférence des autorités judiciaires et politiques.
Nick Conrad n’est pas à son premier coup avec la France. Son précédent clip « Pendez les Blancs », qui avait également créé la polémique à l’automne « lui avait valu d’être condamné le 19 mars à 5.000 euros d’amende avec sursis pour provocation au crime », témoigne LCI.
Peut-être que les législateurs devraient songer à une loi sur les délits de l’art. Pour éviter tout message qui pourrait s’inscrire en faux contre les personnes physique et morale. En attendant, le débat sur l’art et l’artiste peut se poursuivre.
« C’est quoi cette justice de merde ? On a le droit de cracher sur la France sans sanction maintenant ? » Que se serait-il passé si l’artiste avait plutôt dirigé ces propos contre un pays d’Asie ou d’Afrique ?
Augustin Roger MOMOKANA