Ma personne,
Viols, banditisme, drogues, corruption, détournement des deniers publics, tribalisme, abus de pouvoir et d’autorité, notre société s’achemine inéluctablement vers une implosion certaine.
On ne le dit pas assez. La situation est alarmante dans les établissements scolaires, dans les centres de santé, dans les services publics et même dans les rues au Cameroun.
Les inégalités, les abus et les terreurs y ont fait leur lit et dictent leurs lois à tous les niveaux et à l’égard de tous. Il ne s’agit plus seulement de rétablir la communication avec nos enfants, bâtir des relations fortes et sincères avec autrui, mais s’asseoir autour de la même table pour faire notre ordalie et repartir sur des bases consensuelles.
Lorsque mon ami Andrée m’appelle pour m’annoncer que dans la ville de Yaoundé, un cadre de la santé vient d’envoyer à Kondengui deux mineurs qu’il exploitait, pour la raisons que ces enfants lui ont dérobé 200 000 FCFA, je vous demande de me dire quel diable a dompté le Cameroun.
Il s’agit d’une situation des plus alarmantes qui interpelle la mobilisation de toute la société. Que de crimes, de drogues, d’actes répréhensibles ! Le Cameroun se trouve à la croisée des chemins, et pendant ce temps nous avons nos regards et nos attentions braqués uniquement à Yaoundé, à Buea et à Bamenda ; alors qu’à Kousseri, à Mbouda, à Douala des situations perdurent qui polluent la vie quotidienne des populations.
Les responsabilités sont certes individuelles et familiales. Mais aussi elles sont, gouvernementales. C’est l’ensemble des tissus sociaux qui sont atteints par ce cancer entretenu grâce aux médias d’influence. Comment des mineurs peuvent-ils, parce que les familles sont incapables d’assurer leur survie, être obligés à travailler pour une cadre de l’Etat qui ne leur paie même pas le salaire promis. Ces enfants n’étaient pas des délinquants. Selon leurs parents.
Personne ne peut démentir le poids des médias audiovisuels et sociaux dans le calvaire de notre pays. La libre circulation des films, la disparition de la censure sont les conséquences d’une société ultralibéralisée où il n’existe plus de tabou ni dans la sexualité ni dans les rapports parents-enfants.
Nous ne pouvons pas laisser ses développer les débits de boissons et les auberges atour de nos établissements scolaires sans exposer nos enfants à des risques divers. Nous ne pouvons pas laisser libre accès à la télévision et à l’internet à nos enfants et regretter les effets dévastateurs des ces médias sur nos enfants. Nous ne pouvons pas laisser pousser les églises partout et nous plaindre des leurs effets sur la cohésion de la famille. Nous ne pouvons pas laisser des individus ne servir de la fortune publique et crier ensuite que les détournements des deniers publics ont mis pays à genoux.
C’est comme si le père avait laissé son neveu de 20 ans partager le lit de sa fille de 15 ans et se met à crier par la suite que le gars a enceinté sa sœur. Il nous faut nous prémunir de ce genre d’incidents dans notre environnement familial, comme dans celui du travail.
Momokana