
Paris a accueilli les 22 et 23 juin 2023 le sommet pour un Nouveau Pacte Financier Mondial. Au cœur de cette rencontre d’une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement le financement climatique, l’endettement et la lutte contre la pauvreté.
Contrairement à la première ministre de la Barbade, Mia Mottle, qui prône une “transformation absolue” du système financier face aux changements climatiques, le chef de l’Etat Brésilien, Lula Da Silva, a dénoncé le fonctionnement des accords de Bretton Woods. Il convient de les refonder a-t-il insisté.
« Les accords de Bretton Woods [à l’origine de la Banque mondiale et du FMI] ne fonctionnent plus, et si on ne change rien, les riches vont continuer à être riches et les pauvres continueront à être pauvres”, a-t-il lancé, expliquant que sans la revue profonde de ces accords la lutte contre le changement climatique et la pauvreté ne sont qu’un rêve pieux.
En réalité, le paradoxe est souligné dès qu’on aborde l’ «architecture financière » actuelle assis sur un déséquilibre criard entre les pays richement dotés en ressources naturelles mais financièrement très pauvres et nécessiteux, et les pays dépourvus de sous-sols pourtant financièrement et économiquement gâtés.
L’intention de la Banque mondiale «d’intégrer à ses accords avec les pays les plus vulnérables une nouvelle clause de suspension du paiement de la dette en cas de catastrophe naturelle » est une fuite en avant qui ne permettra pas de réduire le fossé entre les riches et les pauvres.
Il doit plutôt être question pour l’ensemble des Etats membres de s’asseoir autour de la table pour décider de façon multilatérale le remodelage nécessaire de la Banque mondiale et du Fonds monétaire internationale ; de manière à réduire au maximum les disparités et le déséquilibre criards entre ces Etats, notamment en révisant les mécanismes de négociation et ainsi que la charte des accords de coopération.
Si le déséquilibres sont réduit, si les rapports de domination sont brisés, il va sans dire que les grands fléaux qui menacent l’humanité trouveraient des solutions naturelles aussi bien au niveau individuel que collectif.
A l’exemple du changement climatique, les pays pauvres ne sont pas les grands pollueurs, pourtant ils sont les plus exposés et en sont les principales victimes. Parce qu’ils doivent attendre de recevoir les moyens de lutte des principaux pollueurs. Ce qui n’arrive pas souvent. Pour preuve, les 100 milliards de dollars annuels promis depuis la COP15 à Copenhague en 2009 demeurent une promesse près de 15 ans après.
Selon Azali Assoumani le président de l’Union africaine, la réduction du fossé entre les pays riches et les pays pauvres passe par un financement massif de l’éducation, de l’innovation, une meilleure politique d’autonomisation de la jeunesse africaine. Il s’agit de favoriser l’éclosion des talents africains.
Augustin Roger MOMOKANA