
Si les colloques et les séminaires pouvaient apporter des changements au Cameroun
Ma personne,
On dit que le Cameroun est le champion d’Afrique de séminaires et colloques et cela vous amuse ! Ah! si les colloques les séminaires pouvaient apporter des changements au Cameroun, nous serions plus que Taïwan.
Il faut être le Cameroun pour réussir l’exploit d’organiser 100 séminaires et colloques par jour. Nous n’avons pas pris en compte les réunions d’entreprises et les comités interministériels.. Supposons que chaque département, le Cameroun en compte 58, accueille un seul et unique séminaire ou colloque par jour. Cela fait au bas mot 58 séminaires publics.
A quoi servent donc ces rencontres sur les questions et voies du développement pour que nous soyons toujours à la traine ? Nos colloques, nos séminaires, nos conférences sectorielles, nos missions sur le terrain cachent quelque chose d’étrange. Ils cachent les élans budgétivores de leurs organisateurs. Voyez les postes de dépenses : organisation, missions, commissions, per diem, restauration, logistique.
Soit les gens organisent ces rencontres pour se retrouver entrain complices, soit ils le font pour ne pas s’ennuyer dans les bureaux, alors que le baron lui se la coule douce quelque part en occident soit ils le font pour pousser au changement du régime.
Hypothèse n°1 : les colloques et séminaires servent à faire le deuil du Cameroun. A voir l’enveloppe budgétaire consacrée à chaque occasion, il y a lieu de parler du deuil. On vient à un séminaire comme on va à des funérailles en pays bamiléké. A la seulement différence que les funéralliers offrent des paquets. J’ai depuis trouvé une belle phrase pour le dire : « mangeons le Cameroun !» Ces gens le mangent parce que d’autres le mangent à leur manière, sans assumer le bien-être des populations pour lesquelles ils devraient répondre.
Hypothèse n°2 : les colloques et les séminaires servent à bousculer le régime du président Biya à la chute. Il s’agit d’un processus doux pour renverser Paul Biya qui dispute le pouvoir depuis 37 ans à des jeunes loups qui voient la démocratie et la gouvernance autre autrement. En se réunissant au quotidien pour manger le Cameroun comme ça se fait depuis quelques décennies, sans sanctions, sans rappel à l’ordre, l’on constate que l’économie du pays sombre plutôt, le Cameroun sombre ainsi dans la misère et le « Vieux » s’accroche au pouvoir.
Conclusion : Les séminaires et les colloques que le Cameroun organise servent plutôt aux autres. A ces autres participants étrangers qui, nourri par le mythe du « Cameroun : Afrique en miniature » s’y bousculent. Pour découvrir, pour comprendre, pour jauger les compétences afin de rentrer fourbir leurs muscles intelligents.
Qui sont-ils ces entrepreneurs de la mort qui hantent le Cameroun ? Le gouvernement et ses démembrements : les ministres, les gouverneurs de régions, les préfets, les recteurs d’université, les maires, les parlementaires, les directeurs généraux de société, les institutions nationaux et internationaux partenaires dans cette conspiration contre le développement durable.
En attendant, bon appétit, mesdames et messieurs.
Momokana