
Devenir adulte est un passage bien difficile pour nous être humain
Devenir adulte est un passage bien difficile pour nous être humain. Autrefois on disait que ce sont les femmes qui fondent et de-fondent les maisons, parce qu’elles parlaient trop, ne cachaient aucun secret, à peine elles apprenaient une nouvelle que tout le village ou le quartier était au courant. Par leurs bons soins le téléphone arabe circulait à une vitesse supersonique.
A ce jour on dirait que les femmes sont devenues sereines, et les hommes ont pris la relève. Dans n’importe quel milieu les hommes s’introduisent désormais et veulent reconnaître un visage, pour colporter, ils le font avec un raffinement remarquable, des discours pompeux, lénifiants et soporifiques.
Le matin à peine s’être levés, ils ne se brossent pas les dents mais commencent à propager les nouvelles souvent créées par leurs imaginations fertiles. Quitter l’âge adulte et resombrer dans l’adolescence c’est manquer l’art de vivre. Raconter les vies des gens alors qu’on ne connait même pas ces personnes n’est pas honorable pour celui qui est ou sera un père, ses enfants vont l’imiter et feront peut-être mieux que lui.
Les vrais capitaines des soirées, ils prennent la parole et entraînent l’auditoire dans une étrange aventure, et du coup ils jouissent d’une curieuse réputation due à leur fanfaronnade, en quête d’une reconnaissance faite d’humour et de délices alternés. Ils s’engagent dans la voie du fantastique et meuble bien leur temps. Ils parlent et se répètent, et reviennent sur une histoire déjà racontée, oublie la première version en ajoute dix autres, et à la troisième occasion, se retrouvent les deux premières versions avec des récits différents, devant les mêmes parterres. Ils ne savent laquelle choisir et tombent dans l’abîme, des regards dédains qui ébranlent ses fragiles certitudes, et un jour une personne qui veut se moquer lui dira : mais écrit un roman, et c’est là où on les fini, car ils ne savent que conter, mais n’ont jamais voulu apprendre à lire et à écrire. Et c’est vrai comme disait le poète, on est mouchard quand on ne peut pas être soldat.
Marthe-Cécile MICCA