
DE L’IMPOSTURE DE LA DOUBLE NATIONALITÉ
Un proverbe arabe dit que celui qui s’apprête à dire la vérité doit sceller son cheval, pour s’enfuir après l’avoir dite.
Je vais paklé !
Dans le concert des Nations, la compétition entre les nations est comme une compétition sportive, chaque nation déploie son équipe. Les populations d’un pays constituent les membres de l’équipe de ce pays, son armée et ses ressources humaines, pour son développement et sa protection. Celles-ci sont sensées défendre l’honneur de leur pays sur la scène internationale et y assurer son développement et son rayonnement. C’est ainsi que le pays s’appelle MÈRE PATRIE, car c’est elle qui leur a donné naissance, comme une MAMAN, sur son territoire et lorsque ceux-ci passeront de vie à trépas, ils seront enterrés au sein de la matrice de cette mère patrie.
En effet, ce n’est pas la population qui choisit son pays mais le pays qui engendre naturellement sa population. Ainsi, dans la compétition entre Etats sur la scène internationale pour la construction du monde, chaque pays constitue son équipe à partir de sa population et l’on ne peut qu’être heureux de faire partie d’une équipe à fort potentiel et prestigieuse que le Cameroun, riche en tout point de vue d’une richesse encore inexploitée voire inexplorée.
Chaque population a le devoir d’entretenir, de protéger et de nourrir sa mère patrie. Et ceux des enfants de la PATRIE qui ne le font pas sont des enfants indignes voire ingrats.
Le Cameroun, loin d’être seulement la propriété des populations camerounaises, est surtout le propriétaire de tous ceux qui ont été engendrés sur son sol, le nourricier et le protecteur de tous les individus que le destin a choisi d’engendrer sur son territoire. Ceux-ci ont donc l’obligation de construire et protéger le Cameroun, ceci en compétition avec d’autres pays qui ont chacun leur équipe remplissant le même rôle.
Il se trouve que certains de nos enfants, en violation de ce sacro-saint principe, ont abandonné leur équipe pour aller jouer dans l’équipe de l’adversaire, construire le pays étranger. Certes l’on peut aller dans l’équipe adverse afin de copier ses stratégies pour revenir améliorer le système de défense de sa propre équipe, ou même travailler à la prospérité de sa famille restée au pays. Certaines diasporas envoient bien des fonds dans leur pays. Le Cameroun est en droit d’attendre de ceux qui ont bénéficié des bourses du Gouvernement pour aller se former à l’étranger, qu’ils reviennent bâtir leur pays.
En 1960, lorsque le Cameroun accède à l’indépendance et à la souveraineté internationale, le pays entre en lice de facto dans la compétition entre les nations. A cette époque, le Cameroun ne dispose que de très peu de cadres tels que le Président Ahidjo (fonctionnaire des postes et télécommunications) ou le Premier Ministre Charles Assalé (infirmier), il y avait très peu de haut-cadres nationaux formés, les seuls haut-cadres étant les français. La France avait pour mission de préparer le Cameroun à son accession à la souveraineté internationale. Or le Cameroun ne disposait pas de cadres camerounais formés à la gestion de la chose publique afin de constituer son équipe pour défendre les couleurs nationales dans la compétition interétatique sur la scène internationale. Ainsi, la France à qui l’Organisation des Nations Unies avait confié la mission de conduire notre pays à la table des nations sous sa tutelle, a préparé la transition en octroyant des bourses d’études aux jeunes cadres camerounais pour aller se former en France, à l’effet de préparer la passation des pouvoirs.
(Il faut souligner pour corriger l’histoire faussement répandue que les indépendances des pays africains avaient été décidées par les Nations Unies et que ceux qui avancent masqués affirmant que le Cameroun leur doit son indépendance grâce à la guerre qu’ils ont livré à la France, fléchettes contre mitraillettes, sont dans l’imposture. Le Sénégal, le Mali, le Gabon, le Tchad etc ont eu leur indépendance en 1960 selon le processus décidé par les Nations Unies et n’ont pas livré de guerre inutile. C’était une guerre pour savoir quel camp devait être au pouvoir à l’indépendance! Ce n’était pas une guerre pour l’indépendance dont le processus irréversible était en cours depuis que le Premier Ministre Andre Marie Mbida avait remplacé le haut commissaire français. Il faut arrêter de tronquer l’histoire. L’UPC avait boycotté les élections et entré sous maquis comme le Mrc a boycotté les élections et entré en rébellion. Et même Sékou Toure que certains prennent pour exemple parce qu’il a dit Non à la France à la conférence de Brazzaville en 1958 doit savoir postmortem que ce n’est pas l’union soviétique qui est en Guinée de Alpha Conde aujourd’hui. Pour ma part, je ne crois pas qu’on soit un héros en sautant du haut de la falaise et on aurait tort de reprocher à la France d’avoir retiré son personnel de la Guinée, même si on peut condamner l’histoire des faux billets. Refermons cette parenthèse pour y revenir ultérieurement en d’autres circonstances.)
Malheureusement beaucoup de ceux qui sont partis à cette époque ne sont pas revenus, y compris ceux qui sont partis sous l’égide de l’UPC (le parti contestataire a aussi envoyé ses cadres se former majoritairement en URSS, car chaque camp formait ses cadres pour prendre la direction du pays). Ceux-là, éblouis par le niveau de développement des pays dans lesquels ils se trouvaient, ont préféré la facilité en y restant au détriment de leur pays pour lequel ils auraient dû rentrer travailler dans le but de le développer à l’image des pays occidentaux qui les ont séduits. Imaginez dans la mythologie grecque, Prométhée qui était allé chercher le feu chez les dieux de l’olympe mais qui n’est pas revenu.
Très peu de cadres envoyés se former en France sont rentrés au Cameroun, au rang desquels le président Paul BIYA, rentré en 1962 sans même avoir fini ses études et qui est revenu dans un Yaoundé qui était comme une clairière dans la vaste forêt équatoriale; le Général Pierre SEMENGUE, Ferdinand Léopold OYONO, l’auteur de Une vie de Boy. Ces derniers ont participé à la mise en place de la fondation de ce pays tandis que les autres ont choisi de rester en occident, éblouis par les lumières des Champs Élysées et les jeux de lumière des boites de nuit. Certains ont même épousé des femmes blanches et pris la nationalité étrangère. D’autres se sont donnés pour mission de critiquer et de vilipender la mère patrie et ses dirigeants. Curieusement ils sont tous très applaudis par le camp qui a perdu la guerre en 1960.
A l’époque du retour de Paul Biya au Cameroun, que certains osent insulter aujourd’hui, la ville de Yaoundé se résumait à la Poste Centrale. Yaoundé était une clairière dans la grande forêt équatoriale, sans réel approvisionnement en électricité ni en eau potable courante. La ville de Yaoundé s’étendait à peine sur 5 km2, la route bitumée était concentrée à la Poste Centrale, à l’Avenue Kenedy, dans la zone du Palais de Justice et du Palais Présidentiel devenu aujourd’hui Musée National. Mokolo, Anguissa, lieu de résidence du Président Paul Biya et Mvog-Ada étaient des grands villages, il n’existait qu’une seule galerie marchande appelée Printania, le centre urbain de Yaoundé n’était pas bien grand.
Le fait que la Capitale du Cameroun n’était qu’un petit bled aurait dû encourager les étudiants camerounais partis se former à l’étranger à revenir développer ce bled, au lieu de cela ils ont fuis devant leurs responsabilités et préféré rester dans leur pays d’accueil qui lui, était déjà développé. Bref, ils ont décidé de jouer dans l’équipe de l’adversaire. Le pire c’est que, non contents d’avoir abandonné et trahi la mère patrie, ils poussent le bouchon encore plus loin en insultant ceux qui sont restés construire le pays qu’ils ont abandonné. Reconnaissons qu’il fallait un certain courage pour quitter la belle France et revenir au milieu de cette forêt sans routes ni électricité ni eau potable. C’est humain et on peut comprendre ceux qui ont choisi leur confort personnel au lieu de rentrer construire à la sueur de leur front leur pays.
C’est pour répondre à cet abandon massif de la mère patrie par ses enfants, que le président AHIDJO et l’équipe alors en place ont pris le 11juin 1968 une loi prohibant la double nationalité afin de contraindre ceux qui ont été envoyés à l’étranger pour se former à retourner vers la mère patrie.(Dans le même sillage, l’obligation avait été faite à ceux qui bénéficiaient d’une formation dans nos écoles de signer un engagement décennal de travailler pour L’Etat au moins pendant dix ans). Cette mesure essentiellement dissuasive n’a pas vaincu la résistance antipatriotique de certains. L’objectif était d’encourager les camerounais à garder leur nationalité pour revenir construire le pays, ce qui n’a pas empêcher plusieurs d’entre eux de passer outre et prendre les nationalités étrangères. Si vous allez à la conquête du monde, revenez construire votre pays, a souligné dernièrement le président Paul Biya.
La question de la double nationalité revient ces derniers temps dans l’actualité et s’apparente à une escroquerie voire à une tentative d’exigence du bon droit à la trahison de la mère patrie.
Les camerounais de la diaspora la revendique à cor et à cris tout comme certains camerounais de l’intérieur, la raison souvent évoquée est de nature professionnelle. Mais qu’en est-il lorsque l’on essaie de faire l’anamnèse de cette revendication ainsi que celle de la loi instituant l’interdiction de la double nationalité?
Voici: Un pays se construit avec la mise en commun des moyens de ses populations. A l’état de nature chacun devrait faire sa route, son adduction d’eau potable, construire ses installations électriques, bref toutes les infrastructures privées et personnelles. En vivant en société nous avons tacitement signé le contrat social de payer une modeste contribution appelée impôts ou taxes à l’effet de construire les infrastructures communes.
Ceux qui sont restés au Cameroun l’ont construit seuls, sans la contribution de ceux qui sont partis et qui veulent la double nationalité pour pouvoir profiter indûment du travail des autres. Quand ils reviennent au pays ils marchent sur la route qu’ils n’ont pas contribué à construire. Ils boivent notre eau et utilisent notre électricité pour s’éclairer. Et nous insultent en rentrant chez eux. À l’étranger. Ce sont ceux là que je fustige ici et non de braves camerounais de la diaspora utile qui portent leur pays dans leur cœur. Je parle ici de ceux qui veulent brader notre souveraineté durement acquise aux pays de leur référence.
Aujourd’hui, le Cameroun forme ses enfants jusqu’en maîtrise et doctorat et certains s’en vont pour des études de recherches et ne reviennent plus, ils s’installent ailleurs, servent ailleurs, fructifient le capital des autres pays au détriment du leur, ceci sous le prétexte qu’ils partent « se chercher ». Voilà un produit fini par les soins du Cameroun qui s’en va vendre son expertise à la concurrence! Et ils nous critiquent en Payant leurs impôts ailleurs et en remplissant les caisses d’autres états qui, sur la scène internationale, sont en compétition avec le leur, et ils sont les premiers à revendiquer violemment la double nationalité! Et ils se prennent pour des héros en nous donnant des leçons! Ce n’est pas le monde à l’envers?
A l’observation, ils veulent avoir le beurre et l’argent du beurre. Et peut-être même la Bergère en prime! Non seulement ils ont abandonné leur pays et n’ont pas travaillé pour son essor, mais aussi ils veulent se voir restituer une nationalité qu’ils ont volontairement abandonné afin de profiter indûment du dur labeur des autres, car il faut se le dire, pendant qu’ils étaient partis, abandonnant le navire en pleine mer, d’autres sont restés, ont travaillé et pagayé dur pour faire avancer le navire. Nous sommes restés pour bitumer les routes, approvisionner les ménages en électricité, construire les écoles et les hôpitaux avec l’argent de nos impôts pendant qu’ils payaient leurs impôts à nos concurrents commerciaux. Maintenant ils désirent venir profiter du fruit de notre travail sous prétexte qu’ils sont nos enfants et qu’ils ont aussi les droits, lesquels droits ils ont piétiné volontairement en décidant de jouer pour le camp de l’adversaire.
Le pays, prêt à leur pardonner, reçoit pourtant injures, agressions, invectives, critiques et accusations diffamatoires sensés couvrir leurs irresponsabilités du sceau de l’immunité. Ces traitres taxent d’incompétents leurs alter égos qui sont restés travailler pour leur pays. Ils méprisent tous les efforts fournis par les gouvernants qui ont pourtant remplis la tâche dont ils se sont lâchement détournés, ils dénoncent l’absence de la tour Eiffel à Yaoundé ou de la statue de la Liberté à Douala! Pensent-ils sérieusement que leurs vaines critiques ajoutent cinq francs sur le budget de L’Etat ou obligent les dirigeants à entreprendre une réalisation non programmée au budget? Et toutes ces vaines critiques s’adressent à un jeune pays qui n’a qu’un demi-siècle d’existence comparé à leurs modèles qui sont des Etats de plusieurs siècles d’existence souveraine.
Le Cameroun est notre mère patrie, ce n’est pas nous qui avons engendré le Cameroun, c’est plutôt lui qui nous a engendré et c’est un grand honneur que d’être natifs d’un pays aux potentialités énormes comme le Cameroun. Nous devons nourrir, entretenir et batailler pour notre mère tout comme notre mère nous a nourrit et entretenu.
Chaque personne née dans un pays fait partie de l’équipe de ce pays, et chaque pays doit être construit par ses habitants dans la construction globale du monde. Le pays n’est pas un gâteau à partager, il est importantissime d’extirper cette idée de la tête de certains culturellement égarés. Loin d’être un gâteau à partager ou un terrain à vendre pour répartir le fruit entre tous, il s’agit d’un capital qui doit être fructifié et laissé à la postérité car le Cameroun restera quand nous aurons tous trépassés. Demandons nous ce que nous avons fait pour notre mère patrie le Cameroun et non ce que notre pays a fait pour nous. Nous sommes arrivés sur la terre du Cameroun que nous avons trouvé et nous partirons en laissant le Cameroun.
La haute trahison c’est lorsque certains de nos enfants poussent le bouchon loin en trahissant la mère patrie par des actes antipatriotiques à l’instar de trois personnages ubuesques que l’on pourrait qualifier de traîtres, qui lors d’un match de football de l’équipe nationale du Cameroun ont porté le maillot de l’équipe adverse pour la soutenir au nom de leurs critiques sauvages envers les gouvernants de leur pays. Il s’agissait d’un cinéaste perdu dans les étoiles sous la cendre, d’un chanteur d’opérette et d’un prélat défroqué.
Les enfants qui sont partis acquérir le savoir et savoir-faire mais qui ne sont pas revenus peuvent et doivent rentrer. Même après leur retraite, ils peuvent revenir et payer leurs dettes envers leur pays. Est malhonnête celui qui ne paie pas ses dettes et multiplie des atermoiements pour justifier son insolvabilité volontaire. Ils doivent saisir l’opportunité du programme de retour de la diaspora que le président Paul Biya a mis en place, en bon Père de famille qui pardonne tout, pour rentrer se réinsérer dans la société mère patrie.
J’ai paklé! Est-ce que je mens?
Momo Jean de Dieu
Président du Paddec