
A travers ce texte, Docteur Serge Zelezeck conseille aux parents d’avoir une vision plus large sur l’orientation professionnelle de leurs enfants. Ce qui dans le système francophone est impossible s’avère accessible dans le système anglo-saxon. A titre d’exemple la formation d’expertise comptable et celle de pilote.
Les parents Bamiléké investissent beaucoup d’effort et d’argent dans l’éducation de leurs enfants. Ces enfants eux-mêmes, pour beaucoup d’entre eux, y mettent beaucoup de travail et de dédication y compris pour beaucoup d’entre eux chercher l’argent soi-même pour payer sa pension et autres frais scolaires. Mais cet investissement produit de moins en moins le résultat mérité en raison du contexte actuel camerounais que nous connaissons tous. On sent aussi qu’il manque à beaucoup de ces parents et enfants des informations sur les opportunités disponibles ailleurs dans le monde surtout au-delà de l’espace francophone qui est très restrictif. Par exemple, il y a beaucoup de professions/opportunités qui sont extrêmement (et inutilement) fermées dans le système francophone pendant que dans les pays anglophones c’est plus ouvert et dynamique. Voici trois exemples pour illustrer :
1) DEVENIR PILOTE
Quand nous grandissions, beaucoup de nos camarades rêvaient d’être pilotes mais cette profession nous était toujours présentée comme quelque chose d’extrêmement fermé et quasiment inaccessible pour nous. C’est que dans le système francophone, qui était l’unique système que les grands autour de nous connaissaient, eh bien ça l’est ! En France voici par exemple le parcours pour devenir pilote : « Il est recommandé pour envisager une carrière de pilote de ligne d’obtenir un Bac scientifique, puis de faire au moins deux années de classes préparatoires en grande école d’ingénieurs, en filière mathématique et scientifique (ENS). La formation la plus classique pour devenir commandant de bord est de passer le concours pour entrer à l’École Nationale d’aviation civile (ENAC). Une autre possibilité est d’être intégré à l’école des pilotes cadets d’Air France (sur sélection). » (Source : https://www.regionsjob.com/observat…/fiche/pilote-de-ligne) Par contre, dans le système anglophone, devenir pilote c’est presque comme apprendre à conduire la voiture. Il existe des « écoles de pilotes» qui sont juste comme des auto-écoles et il suffit de passer plusieurs « permis » et faire un certain nombre d’heures de vol pour devenir pilote de ligne. Tout le processus peut prendre même moins d’un an dans certains cas. Voici un exemple ici : https://atpflightschool.com/…/how-to-become-a-pilot.html.
2) DEVENIR EXPERT COMPTABLE
Dans le système francophone cette profession est toujours présentée comme quelque chose de très long et très fermé. J’ai demandé à plusieurs reprises à des connaissances faisant ce parcours au Cameroun mais n’ai jamais vraiment réussi à comprendre le processus quand ils le décrivent. Je les entends juste parler de INTEL en France, d’examens qu’on part faire au Benin ou au Gabon, et de longues années à faire ces va-et viens, etc. Mais en fin de compte je n’y comprends toujours rien malgré le fait que j’ai demandé à plusieurs. Par contre dans le système anglophone il y a ACCA (https://www.accaglobal.com/) et CIMA (https://www.cimaglobal.com/). Un enfant vivant au Cameroun même, directement après son bac, peut s’inscrire au cours ACCA et en trois ou quatre ans direct devenir expert-comptable avec un diplôme qui est reconnu et hautement valorisé partout dans le monde et peut donc le faire travailler dans les plus grandes entreprises du monde en se faisant recruter même à partir du Cameroun.
3) OBTENIR UNE BOURSE INTERNATIONALE
Je reçois de temps en temps des demandes d’orientation de quelques connaissances et familiers souvent des jeunes qui ont un parcours académique excellent : un jeune qui a eu mention Bien ou Très Bien au Bac par-ci, un qui est sorti major de sa promotion de l’EAMAU (École africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme) par-là, etc., etc. Ces jeunes se plaignent d’être dans l’impasse ! Ayant moi-même fait toute ma formation universitaire après ma Maitrise au Cameroun, avec des bourses sud-africaines et américaines, j’ai toujours tendance à les conseiller de rechercher une bonne bourse dans une grande université anglo-saxonne (USA, UK, Afrique du Sud, Australie etc.). Mais presque à chaque fois, je sens que la foi n’y est pas pourtant je vois bien qu’ils ont les capacités. Ils disent toujours seulement qu’ils attendent la « Bourse de la Francophonie » ou « Campus France ». Quand j’insiste, au maximum, ils regardent vers le Québec. Or s’il y a dix bourses dans ce petit monde francophone (France, Québec, et une partie de la Belgique et de la Suisse), il y’en a 1000 dans le monde anglophone. Simplement en termes de nombre, il y a beaucoup plus de chance d’obtenir une bourse dans les pays anglophones mais en plus, les pays anglophones tendent à être plus objectifs et plus ouverts dans leur mode de sélection. Probablement que ce manque de foi est lié à la langue. Mais est-ce si difficile d’apprendre l’anglais ?
MA CONCLUSION
Inscrivez vos enfants dans le système éducatif anglophone ou s’ils sont dans le système francophone faites les faire des cours d’anglais pendant qu’ils sont encore au secondaire et incitez-les à orienter leurs ambitions de formation professionnelle de ce côté-là. Quand on voit que plus de 100 PhD Bamiléké ont été recalés au dernier recrutement des enseignants d’université au Cameroun, il y a vraiment lieu d’orienter les enfants autrement, notamment vers le type de formations professionnelles pratiques et prestigieuses qu’offre le système anglophone et s’y prendre très tôt.
Serge Zelezeck (Dr.)