Des membres de la société civile, politiques et politistes, leaders d’opinion attentifs à la fiabilité du scrutin présidentiel du 7 octobre 2018, donnent de la voix. Pour formuler des pistes de sortie à la crise dans les régions dites anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest.
La tenue de la présidentielle du 7 octobre 2018 se précise. Toutefois, les terroristes Ambazoniens poursuivent leurs mouvements de terreur dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, avec des incursions sporadiques dans certaines zones limitrophes dont la Menoua.
Dans la région de l’Ouest les formations politiques, qu’elles soient le Rdpc au pouvoir, les partis dits du G20 c’est-à-dire celles qui soutiennent le candidat Rdpc, Paul Biya, ou celles dites d’opposition radicale, doivent s’impliquer dans la recherche d’une solution durable à la crise sécessionniste.
Au sujet de cette crise, un observateur avisé de la géopolitique reconnait qu’elle « est un construit des puissances impérialistes occidentales pour débarquer Paul Biya du pouvoir pour cause de longévité à la tête de l’Etat, » relativise cette préoccupation. Il pense que certains responsables de partis politiques, notamment de l’opposition en quête d’argent et de légitimé auprès d’ambassades étrangères, tapis dans les cercles du pouvoir du prince, ne sont pas favorables à cette initiative.
Des acteurs de la société civile pensent que les partis politiques d’opposition forces alternatives potentielles, en réalité, n’ont pas les moyens direct d’infléchir les tendances dans la situation conflictuelle que connait notre pays. Ils peuvent tout au plus et avec l’appui de la société civile susciter un réveil de conscience du président de la République pour l’amener à provoquer un dialogue d’où peut sortir la solution à la crise anglophone.
« Mais cet objectif ne peut être atteint sans une prédisposition des différentes parties à savoir : pouvoir, opposition, et rebelles anglophones. A la réalité la complication de ce problème viendrait beaucoup plus des extrémistes trop excités et des irresponsables qui, sous l’effet des stupéfiants ne peuvent plus se prêter au jeu de la négociation. L’on comprend dont que de l’autre côté des anglophones, l’on doit pouvoir présenter des personnalités crédibles, influentes et réfléchies. Pour mener la réflexion sur les voies et moyens d’aboutir à la fin de ce conflit qui endeuille inutilement les familles, retarde le développement et abrutit la jeunesse, » confie, Simon Lontsi, promoteur de l’Agence camerounaise pour la protection des droits et des libertés (Acpdl).
Selon les hommes politiques et des politistes, la politique est essentiellement la bonne gestion des intérêts. Et les intérêts du parti au pouvoir sont dans la présidentielle en pleine confusion dans les régions dites anglophones. La même situation s’est présentée en Côte d’ivoire dans une crise plus grave que celle du Cameroun. Par conséquent le prétexte de la crise anglophone ne peut pas être brandi pour invalider l’organisation de l’élection.
« Aucun parti politique à la place du Rdpc n’aurait fait autrement quitte à placer la dite crise dans le plan de campagne. Par principe, les solutions hâtives ne sont pas bonnes dans l’exercice du pouvoir. Surtout que l’on a en face un radicalisme et un extrémisme qu’il faut bien cerner avant d’envisager toutes solutions au problème qui se pose, » déclare, Fabien Tsafack, homme politique.
Pour André Banda Kani, président du Nouveau mouvement populaire (Nmp) et membre du G20, « ce qui apaisera leur cœur et leur permettra d’écouter les messages de paix ; il faut renouveler le visage politique du Rdpc et Sdf dans ces régions et faire monter une nouvelle génération des acteurs sociopolitiques parce que les vielles familles de ces gens-là ont montré leurs limites dans la gestion de la crise anglophone ».
Filbert AZAP NDONGO