« C’est un défi pour nous de montrer que nous sommes capables de nous prendre en main. C’est aussi un défi pour nous de montrer qu’on n’est pas censé courir derrière le ballon. On est aussi censé être de très bons joueurs. Nous sommes aussi capables de réfléchir, de planifier, de mettre en place des choses. On a vu Stephen Keshi avec le Nigéria, le Mali… Je prends l’exemple de Florent Ibenge qui est en train de faire un travail exceptionnel à Berkane au Maroc. Des entraîneurs comme Pitso (Mosimane, Ndlr…), Djamel Belmadi et moi-même… Ce que je suis en train de dire, c’est que ça progresse véritablement », a déclaré le sélectionneur Sénégal lors d’un entretien à l’émission Talents d’Afrique sur Canal+.
Aliou Cissé est un ancien international sénégalais. Après une carrière de footballeur professionnel il s’est reconverti dans le management sportif et cela lui réussit très bien. Pour cause, il vient d’offrir au Sénégal son tout premier trophée de champion d’Afrique. C’était à l’issue de la 32e Coupe d’Afrique des Nations organisée par le Cameroun de janvier à février dernier.
Il y a quelques années, les Pays africains ne faisaient pas confiance en leurs fils pour conduire leurs équipes nationales. Ainsi, l’on a vu des occidentaux venus de nulle part se forger une image de demi-dieu dans un continent qui leur payait parfois le budget de tout un ministère. Cette option a failli durer toute une éternité, jusqu’à ce que des pays téméraire d’Afrique du Nord, suivis par certains de l’Afrique australe et de l’Afrique de l’Ouest commencent à montrer la voie en confiant leurs sélections nationales aux sélectionneurs locaux.
Si cela nous réussit dans le sport, comment pouvons –nous expliquer les échecs et les déceptions que nos chefs d’État servent à leurs peuples ? C’est dire que les politiques, plus que les sportifs, ont du chemin à faire pour être à la hauteur des attentes des peuples. Leur tâche est toute aussi ardue que celle des sélectionneurs nationaux. Car tout repose sur le casting des compétences, la maitrise des règles de gestion des affaires, et la capacité à manager son gouvernement. Tout cela dans le respect des lois qui régissent la vie de l’État.
Un chef d’État qui modifie la constitution pour ses propres desseins, qui permet à son gouvernement de mener un train de vie princier, qui ferme les yeux sur le détournement des deniers publics et les autres fléaux à l’instar du tribalisme, du favoritisme, du clanisme, de l’impunité est un véritable frein au développement de son pays.
Augustin Roger MOMOKANA
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