
Les us et coutumes en pays Bamiléké
Notre reporter à croisé l’écrivain sociologue Piko Assongni aux funérailles de Fomenkeu Ndongson René. L’auteur de « Les Us et Coutumes en pays bamiléké » avait été invité pour commenter les danses traditionnelles. Il a accepté de nous dire un mot sur son livre.
Pour quoi une publication sur « Les Us et coutumes en pays bamiléké » ?
J’avais observé qu’un certain nombre d’éléments fondamentaux et essentiels de la culture africaine étaient en voie de disparition, faute d’avoir été immortalisés dans les documents. Pour cela j’ai essayé d’élaborer un générique représentatif par échantillonnage que chaque département se retrouve dans la globalité.
Comment cela s’est fait concrètement ?
J’ai parlé des pratiques culturelles qui somme toute ne sont pas les même, mais qui au fond concordent, en fonction de certains éléments qui redonnent une souche complète. Je parle des pratiques culturelles en termes de purification, de bénédiction, d’allégeance, des danses culturelles, etc. Je prends l’Homme de la naissance jusqu’à la mort, et même jusqu’à ses funérailles en passant par l’ensevelissement du placenta, du nombril.
Mais vous allez au-delà dès lors que vous vous préoccupez des cérémonies telle le « Voir bébé », Monsieur Piko Assongni !
Oui en effet car le voir bébé, la dot, le mariage, la maladie, la mort, la chaise, le ntenkap, les jumeaux. Toutes les cérémonies qui interpellent l’Homme dans sa vie, et celle qui doivent être organisé en son nom après sa mort : la neuvaine, le veuvage…
Dans quel intérêt, mis à part le fait qu’il ya au départ un souci de les immortaliser ?
Les Blancs, à tord, disaient que l’Afrique n’avait pas de culture. Et que nous n’avons aucun référentiel en dehors de celui qu’ils peuvent décider de nous brandir. Alors il était question de fouiller et de présenter au monde que tout cela part de l’antériorité de la civilisation nègre soutenue et défendues par Cheik Antar Diop et de nombreux autres auteurs pour dire que l’Afrique a une Culture tellement profonde et riche qu’elle n’a rien à envier aux pratiques culturelles des occidentaux.
Quelle la date de parution du livre ?
Le livre a paru en 2018, en février à l’occasion du festival culturel Ndwet To’oh, le grand festival du peuple Foto.
Près d’un après, quel bilan faites-vous de l’accueil qui lui est réservé ?
« Les Us et coutumes en pays bamiléké » connait un accueil favorable et enthousiaste. Tous les prêtres et autres hommes de Dieu que j’ai rencontrés jusqu’ici le sollicite pour comprendre la position africaine par rapport aux pratiques culturelle mises en rapport à la région occidentale.
Dans des circonstances comme celle qui nous réunie ici chez les Ndongson, il y a des danses comme le medzon. A quoi renvoie-t-elle précisément ?
Le medzon c’est la danse du guerrier, puisque nous vivons des conquêtes. Au retour de la conquête dont la conséquence immédiate et de fait est l’extension du territoire, les guerriers présentent les trophées de guerre au chef qui est leur commandant suprême. Ces trophées étaient des têtes humaines ou les queues de chevaux abattus. Les guerriers, dans leur tenue ensanglantée venaient donc brandir ces butins de guerre à leur chef. Cette victoire donnait lieu à une grande réjouissance entre la cour et les guerriers.
Par la suite, on organisait une deuxième cérémonie, le Ngouh, pour célébrer la joie d’avoir élargie le territoire, ou d’avoir repoussé le redoutable ennemi qui convoite le territoire. Cette deuxième célébration se faisait dans la tenue des grands jours, pour présenter les trophées à la population.
Je vous remercie d’avoir accepté de répondre à nos questions.
C’est à moi de vous dire merci pour l’intérêt pour « Les Us et Coutumes en pays bamiléké ».
Propos recueillis par Augustin Roger MOMOKANA