
Notre chroniqueur Pulchérie MEFENZA relance la nécessité de l'ouverture du débat sur la double nationalité au Cameroun
À l’heure où l’on voit des sportifs de haut niveau porter haut les couleurs du Cameroun, être célébrés lorsqu’ils remportent des victoires pour leurs pays d’adoption, et être repoussés vers leur pays d’origine une fois qu’ils essuient une défaite, à l’instar du boxeur Francis NGANNOU, se pose la question l’importance de la double nationalité pour le Cameroun.
À l’heure où des investisseurs d’origine camerounaise, résidant à l’étranger, implantent leurs structures dans les pays voisins à l’exemple du Tchad, du Bénin, du Gabon, de la Guinée équatorial, pour ne citer que ces pays-là, il se pose la question du manque à gagner pour les impôts, et du rendez-vous manqués en termes de création d’emploi, et de régulation du chômage de masse.
À l’heure où le Président-Fondateur de ‘’Génération Diaspora’’ et du ‘’Conseil Représentatif des Camerounais de la Diaspora’ lance un appel au président de la république afin d’établir un pacte de confiance indispensable entre l’État et les membres de la Diaspora, se pose la question de la nécessité de la révision de loi de juin 1968 traitant de la double nationalité…
En effet, L’article 31 de la loi du 11juin 1968, traitant de la question de la double nationalité, montre ses limites en termes de rentabilité pour le pays, et mériterait une révision…
Confrontés à la barrière d’un refus de la double nationalité, bon nombre de nos jeunes investisseurs se tournent aujourd’hui vers des pays voisins… pourtant, fort est de constater que près d’une vingtaine de pays africains, notamment la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Kenya, le Rwanda et le Nigeria, et bien d’autre encore, ont adoptés la double nationalité… Ce qui a permis de faciliter les investissements de leurs diasporas, dans ces pays-là …
Le Bénin a récemment fait son entrée en force, dans ce désir d’impliquer sa diaspora, en mettant en place un service dédié à sa diaspora. Ceci a été souligné par le représentant permanent à Genève, du Benin, M. Eloi LAOUROU, lors d’un récent débat organisé par la fédération vaudoise de coopération… En effet, le gouvernement béninois a mis en place des conditions douanières visant à faciliter, pour ses nationaux résidant à l’étranger, les investissements locaux… Le Benin a ainsi sauté le pas, outre la double nationalité, en encourageant par ces mesures, sa diaspora…
Cet effort gouvernemental du Benin, donne de la graine, et peut permettre de rebondir sur une alternative, au-delà de la double nationalité, en termes d’investissement et de création d’emploi…
Pulchérie MEFENZA