
Mbouda : Entre intimidations et menaces d’affectation disciplinaire des militants Sdf
Dschang, 25 mai (Sinotables.com) – Le président de la circonscription électorale du Social democratic front (Sdf) de Mbouda dans le département des Bamboutos a formulé à l’intention du préfet de l’unité administrative une requête. Aux fins de dénoncer les frustrations dont sont victimes les militants du parti de la balance de la part des pontes zélés du régime Rdpc.
Le contexte préélectoral par rapport à la présidentielle de 2018 est manifestement tendu à Mbouda dans le département des Bamboutos. Les membres de la circonscription électorale Sdf, sont amers. Le président de cette charge politique d’opposition, Theodore Djatsa, dans une correspondance ayant pour objet : « Dénonciation des pratiques peu orthodoxes de nature à menacer la paix sociale dans les Bamboutos, » signée en date du 9 mai 2018 et adressée au préfet des Bamboutos, Ernest Ewango Budu, en date du 16 mai 2018, déclare que dès le lendemain du meeting de présentation officielle du candidat « de notre parti,» Joshua Osih, challenger du président Biya à la présidentielle de 2018, le 30 avril 2018 à Mbouda par le chairman Ni John Fru Ndi, l’élite local du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), sous la houlette « d’un membre du gouvernement ressortissant des Bamboutos ( selon certaines indiscrétions, le ministre en charge des travaux publics, Ndlr), a engagé à l’endroit de certains de nos militants une chasse aux sorcières. Qui se manifeste sur le terrain à travers : les intimidations diverses ; les menaces de toutes sortes (mort, affectations disciplinaires etc…) et l’instrumentalisation d’Elecam. » Le libellé de l’écrit renseigne en sus que deux cas illustrent à suffisance cet acharnement sur certains « de nos militants.» Il s’agit d’abord de celui de Joseph Wesin Hangueu, instituteur et chef de bureau des affaires générales en service à la délégation départementale des Bamboutos de l’éducation de base, chef de secrétariat du délégué départemental des Bamboutos de l’éducation de base, Bruno Tietcheu et impresario le jour du meeting du 30 avril 2018 « qui est devenu persona non grata dans son lieu de service » du fait de son militantisme au sein du Sdf.
Chantage
Joseph Tessin Hangueu, approché par le reporter du Journal Le Messager dans sa quête de lumière sur la frustration dont il fait l’objet de la part des créatures du parti des flammes ainsi décriée dans la requête, soutient qu’au lendemain du meeting du 30 avril 2018 où la communication lui avait été confiée par la hiérarchie de son parti, toute chose qu’il a accompli avec honneur et considération, il a été catalogué par les responsables locaux du Rdpc. « J’ai reçu des menaces de la part des personnes physiques dont je préfère taire les noms et des appels téléphoniques anonymes qui m’ont fait des intimidations que je dois démissionner de mon parti politique le Sdf si je veux continuer à garder mon poste. Je suis harcelé de démissionner le plus vite possible, à défaut de cela, les responsables politiques du Rdpc vont me relever de mon poste et m’affecter le plus loin possible de la région de l’Ouest. Et si je continue à ne pas m’exécuter mon salaire sera suspendu, » dit-il. Et d’ajouter : « Voilà donc la situation dans la quelle je me retrouve alors que je milite dans le Sdf depuis 22 ans. Ma vie et celle de ma famille sont en danger. Ce qui m’oblige de me demander si, en tant que fonctionnaire dans ce pays, je n’ai pas le droit de militer dans un parti politique de mon choix, conformément à la loi du 19 décembre 1990/055 sur les libertés d’associations ?»
Aux rangs des supposés ou réels personnes physiques engagées dans cette intimidation, le nom du délégué départemental de l’éducation de base des Bamboutos revient sans cesse. A ce sujet, Joseph Wensi Hangueu, confie : « je ne veux pas jouer les défenseurs d’une cause peu défendable. Ce que je peux dire c’est que les garants du Rdpc pensent que les responsables des services administratifs doivent être acquis à leurs causes. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le délégué de son côté, se trouverait aussi harcelé du fait que je sois dans son service et que je milite activement dans un parti politique d’opposition. » Pour l’heure, de sources vraies, l’instituteur a été viré du secrétariat du délégué départemental des Bamboutos de l’éducation de base. Son limogeage a-t-il un lien avec ses convictions politiques ? A cette préoccupation, Bruno Tietcheu, laconiquement, confie : « Je ne fais de la politique dans ma circonscription scolaire et éducative,» au reporter du journal Le Messager.
Le second cas concerne Herman Diffo, enseignant vacataire au Lycée technique de Bamendjinda et « voisin du président de la section Rdpc de Mbouda qui est harcelé en permanence par ce dernier et ses hommes de mains au motif de ce qu’il arbore régulièrement un tricot floqué de l’effigie de l’honorable Joshua Osih, » candidat Sdf à la présidentielle de 2018. Le président de la section Rdpc , Lucas Tchiotchoua, Joint au téléphone par le reporter du journal Le Messager désireux d’obtenir de lui un éclairage par rapport l’accusation qui pèse contre lui, assure: « Je n’ai aucun problème avec qui que ce soit d’autant plus que je respecte les chapelles politiques de mes convillageois. »
Tripatouillage
Signalons que par rapport à l’instrumentalisation d’Elecam, Théodore Djatsa s’interroge : « Comment comprendre que le Rdpc, sous prétexte de l’établissement gratuit des cartes nationales d’identités de certaines populations, les déporte plutôt dans le groupement Balatchi d’origine de l’actuel maire de Mbouda et autres. Pour les inscrire sur les listes électorales dans la perspective de constituer des votes multiples et charters électoraux ? »
Dans sa conclusion, Theodore Djatsa sollicite l’intervention de la tutelle afin qu’elle « mette fin à ces pratiques » de nature à menacer la paix et la cohésion sociale, socles du vivre-ensemble. Ernest Ewango Budu, estiment les coups de boutoir perpétrés à l’encontre de l’enseignant ne font pas place à l’amalgame. « Je sais qu’il fait l’objet de graves intimidations. Toute fois, nous sommes dans un Etat de droit ; si quelqu’un sent que ses prérogatives sont outragés, qu’il s’en remette aux instances juridictionnelles afin justice soit rendue, » dit-il, désintéressé. Les autres préoccupations de la note sont restées en suspens.
Filbert AZAP NDONGO à Mbouda
Ce que pense un analyste politique
Selon un observateur de la scène politique dans le département des Bamboutos- notre consultant a requis l’anonymat compte tenu de ses fonctions- le jeu politique doit être suffisamment fair-play pour permettre aux différents acteurs de se manifester avec le maximum d’aisance pour produire un scrutin respectable. Il faut condamner les persécutions et intimidations qui peuvent donner des effets contraires à ce que leurs auteurs attendent. « Lorsqu’un homme traqué et harcelé se retrouve dans son dernier retranchement, il peut se raidir et devenir imprévisible. La tricherie et duperie en matière politique desservent et parfois humilient irréversiblement les bénéficiaires. En cela, nous pouvons penser qu’il est possible de faire une politique conviviale qui donne à la fois au candidat et à leurs adversaires l’opportunité de produire un jeu édifiant. Ainsi, il y a lieu de stigmatiser la violence, le tripatouillage qui font le socle du désordre et de la frustration, » dit-il. Le critique politique conçoit, somme toute, que cette vision d’une politique apaisée est interpellatrice à l’endroit de ces hiérarques du parti des flammes peu recommandables cités intentionnellement dans la correspondance et autres tapis dans l’ombre au sein du Rdpc qui s’illustrent. Par un zèle maladroitement pernicieux qui jette l’opprobre sur leur formation politique.
FAN