Le 3e Comité de pilotage (COPIL) du « Projet d’insertion des déplacés internes de la crise anglophones dans la Menoua » s’est tenu lundi 27 février 2023 à TOCKEM, dans la commune de Nkong-Zem.
Sous la coordination de TAMARA LARBI, cette assise à regroupé les parties prenantes au projet, à savoir le représentant du préfet de la Menoua, le sous-préfet de l’arrondissement de Nkong-Ni, le 1er Adjoint du maire de la Commune de Santchou, les sectoriels de l’Etat, les associations partenaires, les chefs de sites et les équipes de terrain.
Cette occasion a permis aux participants d’évaluer les activités menées depuis le second COPIL tenue le 28 novembre 2022, et de formuler les réformes nécessaires pour cadrer et assurer un succès total à ce projet qui arrive à son terme le 30 juin prochain.
« Le projet est rendu complexe à cause de multiples axes d’intervention : infrastructures d’accueil, mise en synergie, éducation, santé, état civil, santé, économique ».
Ainsi, il ressort que le projet avance bien malgré certaines difficultés rencontrées sur le terrain. Le volet éducation est, par exemple, victime de son succès avec de plus en plus d’enfants présents pour suivre les cours de soutien. Cela se traduit par un manque de places certaines journées.
Sinotables a recueilli les avis de quelques participants à ce 3e COPIL du « Projet d’insertion des déplacés internes de la crise anglophone dans la Menoua » :
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— Momokana Augustin Ro (@ARMomokana) February 28, 2023
KEMGANG Apolinaire (le Responsable du site de Santchou est fier des efforts fournis par son équipe pour répondre aux ententes des enfants)
« En ce qui concerne l’éducation, nous proposons des cours de remise à niveau aux enfants des écoles primaires et de l’enseignement secondaire. Pour cela nous disposons de 6 enseignants anglophones et francophones pour dispenser des cours aux enfants déplacés internes. Par jour nous accueillons 50 voire 60 enfants pour les deux niveaux d’enseignement. Nous avons une contrainte d’espace parce que la demande est aujourd’hui plus forte que l’offre. Pour pallier à ce problème nous avons échelonné les cours de telle sorte que lundi nous accueillons le niveau 1, mardi le niveau 2, mercredi le niveau 3 pour ce qui concerne le primaire ; et de même nous avons organisé le secondaire en trois groupes. Cela nous permet d’aider les enfants dans les thématiques qu’ils présentent.»
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NGAMENI Pamela (le Responsable du site de Dschang regrette que certains parents ne veuillent pas laisser leurs enfants profiter de cette manne que constitue le projet)
« S’agissant des enfants déplacés, en allant sur le terrain, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait plusieurs facteurs qui entrent en compte, notamment l’accord ou l’aval des parents. Certains enfants ne peuvent pas venir suivre les cours que nous leur proposons parce que les parents ne les libèrent pas, ou ne leur donnent pas l’accord de venir suivre les cours. Premièrement parce que ces enfants sont occupés par les tâches ménagères. Il est difficile pour les parents de renoncer à cette main d’œuvre qu’ils ont à la maison. Cependant, certains enfants, en l’absence des parents, viennent assister aux cours. Malheureusement leur temps est très limité car, ils doivent regagner la maison avant le retour des parents. Ce qui fait que nous ne nous focalisons plus absolument sur les non scolarisés, mais nous prenons aussi en charge les enfants scolarisés mais vulnérables. »
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MAGBOU Jackson Le Roi (président de l’ASEL, un partenaire qui s’occupe de l’axe formation en entrepreneuriat, rappelle que l’insertion est un travail quotidien)
« Après ce COPIL, ce qui reste à faire c’est un accompagnement constant des déplacés sur le terrain. Après la formation en entrepreneuriat, il est question d’accompagner les bénéficiaires au quotidien, notamment sur toutes les questions qu’ils pourraient se poser s’agissant de la gestion des petits métiers, concernant l’entrepreneuriat, ou encore s’agissant des formalités de création d’entreprise et de gestion d’entreprise. Donc, nous sommes à leurs côtés tous les jours et l’une des résolutions fortes c’est la création d’une coopérative simplifiée qui va être implémentée à Santchou, et une association de femmes toujours à Santchou. »
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NGUEBOU Brice (APDEL, partenaire de l’axe de sensibilisation sur les violences basées sur le genre se félicite du travail sur le terrain)
« Nous avons plusieurs activités dans le cadre de la sensibilisation sur les violences basées sur le genre. Un tournoi sportif pour le vivre ensemble au cours duquel on devra faire la sensibilisation sur les violences basées sur le genre. A côté il y avait une marche sportive réalisée en novembre dernier qui nous a permis de mobiliser 80 personnes sur les 100 prévues. Il y a également notre programme radiophonique qui se poursuit en ce qui concerne Dschang et Santchou n’ayant pas de radio nous avons orienté notre activité vers les descentes dans les établissements scolaires, dans les églises et les associations communautaires. A côté de ces sensibilisations, nous avons les projections cinématographiques sur la violence basée sur le genre et la prise en charge psychosociale des personnes victimes de la violence basée sur le genre. »
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NDI Jean Claude (GLEP, partenaire axe d’accompagnement dans l’obtention des documents officiels dont état civil)
« Il y a des enfants qui viennent nous voir pour solliciter l’établissement d’actes de naissance. Vous leur demandez où sont leurs parents et ils ne vous répondent pas de manière audible. Ce sont des mineurs. Vous ne pouvez pas refuser de les aider à obtenir le document dont ils ont besoin. Donc, il s‘agit des choses qu’il va falloir intégrer avant d’initier la deuxième phase du projet. »
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MEBOGA MEBOGA Thierry (le Sous-préfet de l’arrondissement de Nkong-Ni souhaite que cet ambitieux projet puisse s’étendre à d’autres communes du département de la Menoua)
« Nous tous savons avec quelle vitesse les populations de l’autre côté sont entrain de descendre de la colline de Bereka jusqu’au fond des plaines de Baleveng en passant par le centre de Nkong-Ni. Pour dire que si à Santchou il y a 100 déplacés internes, à y examiner de plus près, à Nkong-Ni peut-être il y en a un peu plus ou alors un peu moins. En tout cas un tel projet serait salvateur dans l’arrondissement de Nkong-Ni. »
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Mr MOUTA Leslie MUSHILI (le Représentant du préfet de la Menoua salue le projet d’insertion des PDIs qui est un témoin de l’excellence des relations d’amitié et de coopération entre la France et le Cameroun)
« Ce projet est louable. Parce qu’il est entrain de soulager de nombreuses familles dans les différents domaines à l’instar de l’éducation, de la santé, de l’entrepreneuriat, état civil et consort. Il s’agit d’une phase pilote, et nous souhaitons que cette expérience soit dupliquée. Je dois également souligner que ce projet cadre avec la politique du gouvernement et il donne la possibilité aux ONGs d’accompagner le gouvernement. Nous voulons saisir l’occasion que vous nous offrez pour saluer la France ainsi que son ambassade à Yaoundé qui, à travers le financement de ce projet, témoignent une fois de plus de l’excellence des relations qui existe entre nos deux pays. Nous souhaitons que ce genre de coopération se multiplie avec d’autres pays frères et amis. »
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Le « Projet d’insertion des déplacés internes de la crise anglophones dans la Menoua » qui s’achève le 30 juin prochain est porté par l’association Tockem. Il a bénéficié d’un financement du Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères; avec l’appui de l’ambassade de France au Cameroun. Cette phase pilote est réalisée dans les communes de Dschang et Santchou dans le département de la Menoua, à l’Ouest du Cameroun.
Augustin Roger MOMOKANA
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