« La recrudescence des conflits fait constater que certains acteurs de la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies ne sont pas pris en compte. Il s’agit notamment des garçons et des hommes. Le travail que nous faisons aujourd’hui c’est de montrer que les hommes qui sont le plus souvent considérés comme les acteurs de violences sont également des acteurs de paix et au premier plan » : Guy FEUGAP, directeur des programmes de WILPF Cameroon, s’exprimait ainsi vendredi dernier à Nkong-Zem, département de la Menou, à l’occasion d’un atelier d’échanges sur le “dialogue de solidarité pour faire face aux masculinités militarisées”.
Un atelier d’échange sous l’égide de Horizon Jeune et CIBAEEVA a réuni près d’une trentaine de jeunes garçons et filles de l’arrondissement de Nkong-Ni en la salle des réunions de la Sous-préfecture. L’objectif est de faire de ces jeunes des ambassadeurs de la paix dans leur arrondissement.
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 04 octobre 2021.
Organisée par la société Horizon Jeune en collaboration avec CIBAEEVA et avec l’appui de WILPF Cameroon, ce troisième atelier lié à l’Agenda Paix et Sécurité, le vendredi 1er Octobre 2021, a connu la présence de madame la présidente de WILPF Africa, Sylvie NDONGMO.
Paolo PANGUI situe la présence de l’association Horizon Jeune dont il est le coordonnateur : « L’engagement de Horizon Jeune consiste à engager les hommes et les garçons dans la promotion de la paix. Un projet que nous mettons en œuvre dans la région de l’Ouest avec l’appui technique et financier de WILPF Cameroon. Si nous sommes là, c’est parce que nous souhaitons que les populations de Nkong-Ni s’engagent dans ce projet. Pas seulement dans ce projet. Au-delà nous voulons que les populations de Nkong-Ni s’engagent dans la promotion de la paix dans cette localité », dit-il.
Ces garçons et filles, membres d’associations, ont beaucoup appris sur l’article 1325 adopté en l’An 2000 par le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) qui engage les « Hommes et les garçons pour la construction de la paix à travers le dialogue de solidarité pour faire face aux masculinités militarisées ».
Cet ateliers dont le principal facilitateur est Women’s International League for Peace & Freedom Cameroon (WILPF Cameroon) est porteur d’espoir, dit le sous-préfet de l’arrondissement de Nkong-Ni.
Il « permet aux populations de Nkong-Ni de comprendre le bien-fondé de la paix dans la vie de chacun de nous, dans le quotidien de chacun de nous et dans le développement de notre nation. L’action d’aujourd’hui permet de savoir comment les accueillir pour qu’ils se sentent chez eux et pour qu’ils vivent dans la paix », dixit MEBOGA MEBOGA Thierry.
En effet, l’arrondissement de Nkong-Ni est limitrophe à la région du Sud-Ouest en proie à la crise anglophone caractérisée par les affrontements entre les forces de défense et de sécurité et les indépendantistes sécessionnistes de l’Ambazonie.
Les nombreux déplacés du Lebialem qui y sont accueillis doivent être traités avec beaucoup d’égards et d’amour. Guy FEUGAP, le directeur des programmes de WILPF Cameroon, a pour cela insisté sur la nécessité pour les participants de s’approprier l’article 1325 du CSNU.
L’atelier s’est tenu en présence du sous-préfet de l’arrondissement de Nkong-Ni, du délégué d’arrondissement de la Jeunesse et de l’éducation civique, du commissaire spécial, et de plusieurs cadres du ministère de la jeunesse ainsi que du ministère des sports et de l’éducation physique.
A Nkong-Zem, comme précédemment à Dschang, les acteurs s’accordent sur un principe : la force des hommes doit servir aussi à accompagner les femmes qui portent des initiatives de paix.
Augustin Roger MOMOKANA