
Comment mettre les atouts qui les caractérisent au service de la paix ? C’est la question à laquelle près d’une trentaine de jeunes (garçons et filles), membres d’organisations de la société civile, ont planché mercredi 11 août 2021 au centre pour la promotion de la femme et de la famille à Dschang.
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 12 août 2021.
« Nous avons conduit un dialogue communautaire afin de comprendre avec les autres acteurs de la communauté ce que c’est que les masculinités violentes et de voir ensemble qu’est-ce qui peut engendrer les masculinités violentes dans nos communautés. Evidemment nous arrivons à la conclusion selon laquelle si on fait des jeunes garçons des artisans de la paix, les choses ne pourront que se porter mieux ». Paolo PANGUI est le coordinateur exécutif de Horizon Jeune.
L’initiative conjointe des associations Horizon Jeune et CIBAEEVA, avec l’appui de Women’s International League for Peace & Freedom Cameroon (WILPF Cameroon) a pour socle la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU) relativement à l’Agenda Paix et Sécurité.
Selon TASSA Hilaire, le délégué départemental de la Jeunesse et de l’éducation civique pour la Menoua, le dialogue communautaire n’est possible que si les hommes mettent leurs masculinités au service de la construction de la paix. Il s’agit de faire de ces avantages des ferments pour la promotion et l’enracinement de la paix.
En effet, cet atelier tombe fort à propos. Bientôt sera célébrée la journée internationale de la jeunesse. Une jeunesse qui devrait considérer les questions de conflits comme une exclusivité du gouvernement. Tout comme beaucoup doivent cesser de considérer la résolution 1235 comme une affaire de femmes. Pourtant il s’agit des problèmes qui affectent le quotidien de nos communautés, exposant les femmes et les hommes aux mêmes difficultés.
Ainsi, construire la paix nécessite une synergie masculine et féminine à l’effet de trouver des solutions adaptées et appropriées aux violences ou aux difficultés à laquelle la communauté est exposée.
Pour ce faire, les « masculinités militarisées » sont à bannir. Il s’agit donc pour l’homme de mettre ce qu’il possède d’atouts, pour la société d’élaborer des lois et des politiques qui au lieu d’alimenter la crise servent plutôt à la pacification.
De ce point de vue, l’on comprend aisément l’échec du dialogue initié pour le retour de la paix dans les régions anglophones, notamment le Nord-Ouest et le Sud-Ouest où l’armée et les sécessionnistes se battent depuis septembre 2016.
« Quand on répond à une revendication par les armes on multiplie les risques de la violence et nous sommes dans un cycle de violence qui ne fait que s’enchainer. Et les discussions que nous avons aujourd’hui visent à trouver les stratégies nouvelles pour lutter contre l’usage de la force », a expliqué Guy FEUGAP, le directeur des programmes de WILPF Cameroon.

La masculinité positive de l’Etat n’a pas été mise en avant et à profit dans la résolution de cette crise qui n’a fait que trop durer, éprouvant des milliers de familles militaires et civiles. Des revendications corporatistes ont été matées, ce qui a provoqué la situation que tous regrettent aujourd’hui
Quant à elles, les femmes doivent se mobiliser pour accéder aux sphères de prise de décision, notamment politique, économique, législative. « Femme ! Affirmez-vous », a lancé maman Marie, la représentante du Réseau des femmes de la Menoua, à l’attention de la femme qui, la plupart du temps, pleurniche plus qu’elle travaille pour affirmer sa féminité.
Michel AWOUNANG, le Maire Jeune de la Commune de Dschang a salué l’initiative de Horizon Jeune car, « elle s’inscrit en étroite ligne des objectifs du conseil municipal jeune pour qui la promotion et la consolidation de la paix au Cameroun. » Son conseil va s’efforcer pour multiplier cette expérience afin que le maximum de jeunes de la commune puisse en tirer profit.
Augustin Roger MOMOKANA