Les XXIIes Jeux Universitaires du Cameroun, du 4 au 11 mai 2019 à l’Université de Dschang ont pour thème « Jeux de la dynamique collective ». Ils auront pour scènes le campus principal de Dschang (80 %), le campus secondaires à Bandjoun (15 %) et Foumban (5 %).
Les Jeux Universitaires constituent, en quelque sorte, pour la jeunesse camerounaise des universités d’État et des institutions d’enseignement supérieur les jeux olympiques.
Cette compétition née en 1998 concernait les universités d’État. Puis progressivement elle s’est ouverte à l’ensemble de la communauté universitaire nationale, afin d’être une plateforme de brassage des cultures et d’intégration nationale.
Plusieurs disciplines sportives sont accréditées : le football, le basket-ball, le handball, le volleyball, le lawn tennis, le tennis de table, l’athlétisme, la lutte africaine, le karaté, et la natation. Parallèlement aux activités sportives et de fans clubs, le campus hôte abrite une méga foire exposition embrassant l’ensemble des secteurs de production de l’économie.
En 2018, à Maroua, à l’occasion des XXIèmes Jeux Universitaires plus de 6000 participants dont plus de 2663 athlètes (Maroua 2018), 2000 officiels ont été enregistrés. Des chiffres qui soulignent le caractère populaire et national de rendez-vous sportif et culturel annuel de la jeunesse estudiantine du Cameroun.
Ces chiffres, sur le plan économique, constituent une opportunité exceptionnelle d’affaires et de développement pour la ville d’accueil. L’offre touristique, notamment l’hébergement marchand, la restauration, l’animation, les sites touristiques font face à une demande exceptionnelle en termes de quantité et de prix.
A côté des disciplines sportives, la FENASU (Fédération nationale du sport universitaire) a inscrit une compétition pour les clubs supporters. Elle a pour nom de baptême la compétition du Meilleur Fan’s club. Ainsi chaque université ou institution vient au Jeux Universitaires portée par son fan’s club. Et, la compétition qui oppose ces fans clubs a, au fil des ans, pris d’importance qu’elle menace de devenir l’enjeu le plus important pour les délégations. Chacun rêve de soulever le trophée de fans club devenu quasiment prestigieux que celui de football.
L’Université de Dschang accueille du 4 au 11 mai 2019 les Jeux Universitaires du Cameroun. Ce sera pour la troisième fois en 22 ans (1998, 2005, 2011). Elle a été toujours à l’avant-garde des grandes innovations, en l’occurrence l’avènement du fan’s club dont elle est l’inspiratrice à travers un certain « Chef Bafou » qui avait, alors que Dschang accueillait la toute première édition des jeux en mars 1998, mobilisé son groupe de supporters de l’Aigle royal de Dschang au profit de l’Université de Dschang d’une part, et aujourd’hui l’éclatement des villes hôtes (Dschang, Bandjoun, Foumban).
Précision importante, après le constat fait à Dschang en 1998, la compétition baptisée fan’s club fit une entrée timide dans les annales des JU à Yaoundé I en 1999.
Au-delà de leur caractère sportif et culturel, les jeux universitaires constituent un grand moment de brassage pour la jeunesse des universités ; et un moment de détente, de loisirs, de découverte et d’irradiation du vivre ensemble.
Cependant, de plus en plus, lorsqu’on observe les résultats de certaines institutions (ENSTP, SUPTIC, UDM, etc.), on est tenté de dire que leur participation aux JEUX U est beaucoup plus à inscrire sous le sceau de la publicité que sous celle de l’éclosion des talents sportifs.
Le budget des Jeux universitaires quant à lui, tenu secret, atteindrait le milliard de FCFA. Si l’on s’en tient à l’ampleur de la réhabilitation ou construction des infrastructures, à l’apport des grands partenaires que sont les multinationales, et au dossier marketing de l’événement. Un jour, les organisateurs (MINESUP-FENASU-UNIVERSITE HÔTE) le rendront public. Et cela s’appellera la transparence, ou le management positif.
Augustin Roger MOMOKANA