
Sa Majesté Bamal Lazare, le Représentant de la Fondation Albert Camus
Sa Majesté Bamal Lazare est en voie de ressusciter le Collège Albert Camus. Cet établissement scolaire crée en 1971 par Me Nomeny Nguissi était agonissant depuis deux décennies déjà. Un cycle que le Chef de la Communauté Bassa Mpo’o Bati de l’Ouest et son équipe s’activent pour reléguer au registre des souvenirs.
Ce lundi 02 septembre 2019 était jour de rentrée scolaire. Notre reporter s’est rendu au Collège Albert Camus où, raconte-t-on dans la ville, une équipe de révolutionnaires a pris ses quartiers. Il y a rencontré une communauté éducative bien en place, et touché vécu personnellement la réalité de la rentrée scolaire.
Sa Majesté Bamal Lazare, le Représentant la Fondation Albert Camus, répond aux questions de notre Sinotables.com.
Sa Majesté Bamal Lazare, représentant de la Fondation Collège Albert Camus, bonjour !
Bonjour, monsieur le journaliste et bienvenu au collège Albert Camus.
Dites-nous, dans quel état d’esprit ouvrez-vous les portes du Collège Albert Camus en ce début de l’année scolaire 2019/2020 ?
En cette nouvelle année scolaire, le Collège Albert Camus s’ouvre sous le signe du vivre ensemble. Après la visite que nous venons d’effectuer, vous convenez avec moi que le CAC est un lieu par excellence pour le partage et l’acquisition des savoirs et du savoir tant pour nos apprenants que pour les enseignants.
L’année dernière nous avons reçu une lettre de félicitations de la communauté anglophone que nous avons hébergée et encadrée ici. Avec leurs frères francophones les choses se sont bien déroulées dans la convivialité et l’harmonie totale. Tant et si bien que les résultats qui ont sanctionné notre fin d’année ont été largement satisfaisants et encourageants. Pour cette nouvelle année c’est la continuité dans cet élan de paix, avec des professeurs qualifiés et compétents, dévoués et rompus à la tâche. La discipline est notre cheval de bataille ici au Collège Albert Camus.
Les responsables pédagogiques de votre établissement sont motivés à bloc, dites-vous !
Ce que je peux dire, parlant des responsables pédagogiques, ils sont dévoués et rompus à la tâche. Les enseignants sont qualifiés et compétents.
Je ne puis m’abstenir de parler des autres composantes de notre établissement. Permettez-moi de remercier les parents, les élèves, les enfants et vous les médias pour la grande confiance faite à notre auguste institution. Nous sommes très touchés pour cette marque de confiance. Vous êtes venu, vous avez constaté comment ça vit ici, comment ça se bouscule. On dirait qu’on est dans un lycée. C’est la conséquence de nos derniers résultats.
Nos résultats l’année dernière sont honorables. On a fait du 100% dans plusieurs classes. Nos résultats aux examens officiels étaient au-dessus de la moyenne. L’information a circulé et c’est pour cela que vous remarquez une grande affluence dans notre campus. Leurs frères qui étaient encore à Bamenda, Buea, Kumba viennent tous vers nous. Parce qu’ils trouvent le cadre approprié pour leurs études.
Monsieur le fondateur, je voudrais comprendre comment le CAC décide aussi facilement de créer une section technique anglophone.
Je vous remercie pour cette question. Vous savez, on demande à chaque Camerounais de faire quelque chose pour la paix, pour assister nos sœurs et frères anglophones… ça nous fait mal d’apprendre que des élèves ont fait deux, voire trois ans sans aller à l’école. L’an dernier les élèves ont frappé, avec insistance, à notre porte. Nous avons étudié les demandes et nous nous sommes demandés pour quoi ne pas faire quelque chose, surtout avec tout ce que nous disposons comme infrastructures. Voilà comment nous décidons de répondre à l’appel des élèves de l’enseignement technique anglophone.
Et vous vous dites que ça marche ?
Ça marche bien. Très bien même. Nous avions commencé par le premier cycle, et cette année nous avons ouvert le second cycle. Vous avez toute une gamme de formations de l’enseignement technique dispensée au Collège Albert Camus et nulle part ailleurs dans la région de l’Ouest.
Le Collège Albert Camus c’est également un grand bâtiment en construction.
Vous conviendrez avec moi qu’avec une telle sollicitation, qu’avec une telle pression, il nous revenait d’assurer l’extension de l’établissement pour que les enfants puissent fréquenter dans des conditions satisfaisantes. Bientôt nous aurons achevé notre nouveau bâtiment de quatre salles de classe en R+1.
Quel est votre message à la communauté éducative du Collège Albert Camus ?
Notre message tourne sur le professionnalisme et la formation complète de l’homme. Actuellement, comme nous l’exige notre hiérarchie, nous voulons former une jeunesse à la sortie capable d’être opérationnelle. Une fois de plus, pour cela la pédagogie et la discipline sont de mise ici à Albert Camus. Avec des professeurs compétents et expérimentés, comme je l’ai dit tantôt.
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Lorsque vous parlez de votre personnel enseignant avec une aussi grande assurance, nous avons envie quelles sont les dispositions prises pour que vos enseignants ne désertent pas le train avant la gare ?
Avant fin septembre nous allons élaborer un budget prévisionnel. Dans ce budget la priorité revient aux salaires des enseignants. Au sortir d’ici vous pourriez interroger l’un ou plusieurs de nos enseignants à votre convenance. Ils vous répondront qu’ici ils sont payés à temps, dans les délais fixés par les contrats. Il ya des moments où on les paie avant la fin du mois. Dans notre budget nous dégageons d’abord les salaires des enfants, avant de nous intéresser aux charges incompressibles. Sachant que nous payons bien et à temps, nous ne ménageons aucun effort pour qu’il y ait présence effective, c’est-à-dire ponctualité, assiduité, et rigueur au travail.
Une élève, Atabonkeng Josellette, que nous avons rencontrée et interrogée nous a répondu : « je suis très contente d’être au Collège Albert Camus. Cela faisait trois ans que je n’étais pas allée à l’école. Je suis contente d’être ici parce que j’ai des ambitions et je dois les réaliser grâce à cet établissement ». Comment percevez-vous cette déclaration?
Il s’agit tout simplement d’un motif de satisfaction et de motivation, oui ! Parce que grâce à ce témoignage nous nous rendons compte que nous ne nous sommes pas trompés. Mais je dois dire que ce que nous avons fait c’est notre contribution pour la paix et le vivre ensemble dans notre pays, pour la formation et l’avenir de la jeunesse camerounaise. Nous sommes heureux de savoir que quand ils arrivent ici au collège Albert Camus ils trouvent satisfaction, ils sont en paix avec eux-mêmes. Leur satisfaction fait la nôtre. Vous vous imaginez un enfant qui est content d’avoir enfin eu l’occasion de renouer avec l’école ! Mon Dieu quelle mission vous nous avez confiées !
Albert Camus a axez son année scolaire sous le sceau du vivre-ensemble. Quel message au gouvernement de la république ?
Comme tous les Camerounais épris de paix pour notre pays, mon message est une main tendue au gouvernement pour que les doléances des camerounais soient écoutées, pour que la paix revienne au pays, pour que les établissements scolaires du privé soient accompagnés par l’action gouvernementale. Il faut revoir les subventions. Il faut les revaloriser. Voilà ce que nous attendons de la hiérarchie.
Un message aux parents ou aux élèves retardataires ?
Les examens se préparent dès le premier jour de classe. Si un parent garde encore un enfant à la maison, sache que son enfant n’est pas un élève. Au collège Albert Camus tout a démarré et tout va bien. Si un parent a encore son enfant au quartier, je lui demande de prendre la vitesse pour venir inscrire l’enfant.
Propos recueillis par Augustin Roger MOMOKANA