
Marché de Sangmélima entre incendies et pillages des magasins des bamiléké
Le monde s’étonne du comportement des forces de sécurité face à la barbarie d’une horde de jeunes autochtones contre les opérateurs économiques allogènes.
Le monde entier est témoin, les images de jeunes enragés contre ceux qui tiennent les commerces dans « leur ville » sont en boucle dans les médias sociaux.
Qu’est-ce qui a pu piquer les jeunes de Sangmélima ? Ils sont incontrôlables face à leurs compatriotes des autres tribus. Le grand dialogue national a parlé du vivre ensemble, évitant d’aborder le lancinant problème de tribalisme qui grimpe et grimpe. Le tribalisme est la peste qui va finalement décimer le Cameroun.
« Beaucoup ont oublié que le tabassage et les brimades infligées aux étudiants de Buea sont le point de départ de ce qui est aujourd’hui la guerre du NOSO. Aujourd’hui encore, ils giflent à Lyon, tabassent et brûlent à Sangmélima. Le Cameroun sera ce que nous voudrons qu’il soit??. C’est tout ce que je peux vous dire aujourd’hui », rappelle un internaute.
Les autorités annoncent une réunion de crise pour ce vendredi. On ne pouvait attendre mieux, après tout ce que l’on a vécu. Imaginez ce commerçant qui assiste impuissant au pillage de sa boutique. Sa prière doit être que les assaillants lui épargnent la vie.
Des individus ont finalement été interpellés et placés en détention. Ils doivent répondre de leur acte devant la justice. Les enverra-t-on au tribunal militaire, comme cela a été le cas pour les marcheurs ?Comment, face à la pression populaire, le préfet a-t-il pu ordonner la libération des personnes interpellées par la police et la gendarmerie ?
Cette autre crise, expose le tribalisme ambiant qui risque de miner le pays plus que nulle autre crise. Nous n’imaginons pas des gens dont les frères et amis sont pourchassés à Sangmélima décider d’en découdre avec les ressortissants du Dja et Lobo dans leur région. Le Cameroun est sérieusement malade. Il faut véritablement le diagnostiquer et lui administrer le traitement adéquat : le fédéralisme n’est pas un luxe, mais une nécessité.
En attendant la réunion de crise annoncée pour ce vendredi, près de 300 éléments du GMI (Groupement mobile d’intervention) ont été dépêchés depuis Yaoundé, pour restaurer l’ordre dans une ville dont le visage est hideux.
Augustin Roger MOMOKANA