
La recherche japonaise est en voie de fournir une solution d’espoir pour le traitement de l’endométriose. Cette maladie mal connue, qui touche une sur dix femmes dans le monde, est un véritable casse-tête pour la médecine.
Une équipe de scientifiques japonais spécialisés sur l’endométriose, appartenant au laboratoire Chugai, est sur une piste prometteuse, selon la revue Science Translational Medicine.
L’endométriose qui est une maladie gynécologique inflammatoire chronique identifiée pour la première fois en 1927 se définit par la présence anormale, hors de la cavité utérine, d’un tissu semblable à celui de l’endomètre (la muqueuse de l’utérus).
Ainsi, « les menstruations vont vers l’intérieur du corps et non vers l’extérieur. Elles s’installent sur des organes comme le péritoine, les ovaires, la vessie, le tube digestif ou le vagin ». Cette remontée des menstrues vers l’intérieur du corps provoque chez la femme une inflammation qui génère des douleurs insupportables.
L’équipe laboratoire pharmaceutique japonais Chugai est donc une véritable source d’espoir. Parce que les essais cliniques en cours sur des macaques femelles permettent d’observer une régression de moitié des lésions typiques de la maladie.
Science.org expose la démarche de l’équipe des chercheurs
« Nous avons créé un anticorps de recyclage à action prolongée contre l’IL-8 (AMY109) et évalué sa puissance clinique. Parce que les rongeurs ne produisent pas d’IL-8 et n’ont pas de menstruations, nous avons analysé les lésions chez les singes cynomolgus qui ont développé spontanément l’endométriose et dans un modèle de singe endométriose induite chirurgicalement », rapporte science.org qui explique que les lésions d’endométriose ainsi développées ont exposé une physiopathologie très similaire à celle de l’endométriose humaine.
A ce moment, les chercheurs ont alors engagé l’injection sous-cutanée d’AMY109, à raison d’une fois par mois, à des singes atteints d’endométriose chirurgicale. Le constat fait a été la a réduction du volume des lésions nodulaires. Par ailleurs, des expériences sur des cellules dérivées de l’endométriose humaine ont révélé qu’AMY109 inhibait le recrutement des neutrophiles dans les lésions d’endométriose et la production de la protéine chimiotactique des monocytes-1 à partir des neutrophiles.
Ainsi, « AMY109 peut représenter une thérapie modificatrice de la maladie pour les patientes atteintes d’endométriose. », concluent le laboratoire qui poursuit intensément son étude notamment au Japon et à Taiwan. Nishimoto-Kakiuchi et ses collègues sont fondés d’affirmer que “la molécule inflammatoire IL-8 est régulée positivement dans les tissus et les kystes endométriotiques humains”.
Augustin Roger MOMOKANA avec Science.org