
16e Journée internationale de la médecine traditionnelle à Dschang
Qui est tradi-praticien dans la région de l’Ouest ? La question se pose avec acuité, dans un contexte marqué par la ruée vers une profession qui jadis était l’une des plus hermétiques de toutes.
Vendredi 31 août dernier, les tradi-praticiens exerçant dans la région de l’Ouest se sont retrouvés à la place des fêtes de Dschang, à l’occasion de la célébration de la 16e Journée internationale de la médecine traditionnelle. Ils venaient du Haut-Nkam, du Noun, de la Mifi et de la Menoua.
Outre la grande parade protocolaire (allocutions, débats, danses), les participants ont proposé, à travers une exposition bien achalandée, des produits de la pharmacopée aux visiteurs.
Chacun un nombre infini de maladies. Tant et si bien que l’on pourrait être tenté de se poser la question « à quoi sert encore l’hôpital ? »
La cérémonie présidée par le Deuxième Adjoint préfectoral entouré par, entre autres, l’Adjoint au Sous-préfet, le chef du district de santé de Dschang, le président des tradi-praticiens pour la région de l’Ouest, a remis sur la table l’épineuse question de l’accès à la profession de la médecine traditionnelle.
L’on a aperçu dans les rangs, et parfois aux premiers rangs, des personnes qui n’ont aucune compétence avérée en la matière. Il s’agit, en réalité, de cette catégorie qui fait dire de plus en plus que les tradi-praticiens sont des charlatans.
« Vous ne pouviez pas croire, à moins de l’avoir vous-même constaté de vos propres yeux, que votre voisin avec qui vous êtes tous les jours est devenu guérisseur traditionnel, et occupe dans le bureau départemental une fonction de première importance. Les gens ne vous croiraient pas ; ils vous traiteraient même de jaloux. Heureusement le téléphone sert à prendre des images pour se justifier une fois revenu au kwat », s’est laissé dire à notre reporter, une conversation entre deux participants.
Cette journée du 31 août devait être l’occasion pour les tradi praticiens de se mobiliser pour trouver les solutions aux maux qui minent leur corporation. Car il va sans dire que si rien n’est fait, c’est l’avenir de l’Afrique qui en prendra un coup, compte tenu de la place qu’occupe cet ordre de médecine dans nos sociétés.
Augustin Roger MOMOKANA