La journée de la liberté et de la démocratie célébrée ce 1er décembre 2020, elle marque l’avènement du régime Idriss Deby ITNO, a été commémorée sans les radios privées.
Aucune radio privée du Tchad n’a couvert le 30e anniversaire de la Journée de la liberté et de la démocratie marquée à travers le pays par des défilés. Ceci malgré les appels du gouvernement à abandonner l’initiative prise par une quarantaine de radios.
Une quarantaine des radios privées sont entrées en grève mardi au Tchad, suite aux agissements de la police nationale (Groupement mobile d’intervention) vendredi dernier contre des journalistes dont ceux de FM Liberté, une radio privée à Ndjamena.
Vendredi dernier, les journalistes de trois radios privées basées à Ndjamena ont été brutalisés dans leurs lieux de travail, puis séquestrés et arrêtés avant d’être libérés par des éléments de la police nationale qui, pour justifier leur brutalité ont tout simplement présenté leurs excuses, arguant qu’ils étaient à la recherches des organisateurs d’une manifestation citoyenne interdite par les autorités.
« Par un arrêté du ministre de la sécurité publique, le forum citoyen prévu du 27 au 29 novembre par la plateforme des forces vives est interdit. La Raison : l’interdiction de rassemblement d’un grand nombre de personnes dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. »
Prenant le président Idriss DEBY ITNO au mot, l’Union des Radios Privées du Tchad (URPT) a décidé d’observer un 1er décembre sans radio. A sa prise de pouvoir, le Chef de l’Etat avait en effet marqué sa détermination à assurer la liberté d’expression à tous.
« Le président Déby avait dit en décembre 1990 qu’il ne nous apporte ni or, ni argent mais la liberté et donc il faudrait que cela soit traduit dans les faits. Mais à la veille de la journée de la liberté et de la démocratie, on nous bombarde avec des gaz lacrymogènes, c’est impensable. Nous ne pouvons pas tolérer ce genre de comportement », déplore Valery Djogmbaye, directeur par intérim de la radio Nada +, situé à Moundou, capitale économique du Tchad à VOA.
Cette lutte des journalistes de radio a été saluée par tous les acteurs de la presse et des libertés. Abbas Mahamoud Tahir est le président de l’Union des journalistes tchadiens, et soutient la “Journée sans radio”. Il appelle d’ailleurs tous les journalistes à être solidaires dans leur lutte.
« Nous allons continuer à demander plus de respect, plus de protection et de sécurité des journalistes et donc il faut qu’on soit solidaire pour défendre notre métier », a-t- indiqué.
Plaidant contre l’annonce de l’URPT, le ministre de la communication, Mahamat Zène Cherif, avait estimé qu’il s’agi « Une décision que rien ne justifie, et sans aucune concertation préalable sur les motifs la sous-tendant ». Son souhait de s’asseoir autour de la table pour examiner la situation avec les membres de l’URPT n’avait pas prospéré.
Augustin Roger MOMOKANA avec Tchadinfos