
Un gros gâteau d'anniversaire pour le festival MODAPERF à Dschang
Les femmes sont comme le temps. Insaisissables. Mieux que les hommes, quand elles décident de déployer leurs ailes pour avaler le ciel, pour dompter la planète. Elles sont comme ça, malgré nous ! Même lorsqu’elles rentrent en cuisine, elles sont capables de vous regretter de les avoir comme amie ou compagne.
Rebecca Chaillon, n’a pas que faire de son immense corps. Oh ! Le corps de la femme. Elle aime sa masse. Et elle s’en sert à merveille, même si le temps d’un spectacle, le témoin peut craindre le pire. Oui se laisser assommer des questionnements sur cette « malbouffe ». Elle peut conduire droit au cimetière.
Pourtant, cette artiste ne « donne pas le lait », ni à son immense corps ni aux témoins de son spectacle. Elle leur impose toutes les sévices de la terre, sans doute afin que l’humanité prenne conscience du « réchauffement corporelle » source potentielle des diabètes et des maladies cardiovasculaires. Mais on n’en n’est pas là !
Rebecca Chaillon, à l’opposé de Mélanie Gobet dont la performance nous rappelle plutôt un jeu avec les enfants dans un centre de loisirs- sème la terreur, l’angoisse et l’anxiété. Oui ! Tellement le témoin brûle d’envie de voir ce « spectacle » s’achever. De voir ce grossier personnage regagner les loges. Afin que les uns et les autres reprennent leur train-train quotidien. C’est sans pour imaginer quel tournant prendra l’affaire. Ce n’est pas du tout facile !
Sur ses deux pieds, recouverte de son tablier noir, aidée par une « donneuse universelle », Rebecca Chaillon mange de la farine, elle boit de l’eau, elle mange du sucre, elle se fait même beurrer, elle se fait battre deux œufs. Elle s’empiffre comme ça dans nos regards dépaysés. Mon Dieu, même un ventre creux ne pouvait se souvenir qu’il compte déjà des jours de famine. Et puis après elle danse pour que tout cela devienne une pâte homogène. Puis lorsqu’elle se recouvre le corps avec du chocolat, sur lequel des insensés acceptent de venir étaler des bonbons… N’est-ce pas cela ce gâteau que Zora Snake n’avait pas prévu pour le 3e anniversaire du festival MODAPERF ?
La de création cette française n’a pas laissé indifférent le public du festival MODAPERF réunit dans la salle Manu Dibango de l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang lundi 18 novembre. Heureusement que tout est mauvais qui finit bien. Tout cela n’était donc qu’un gâteau en fabrication ? Tout ce corps transformé en un immense gâteau ! Des gens s’en sont régalés à cœur joie. Ils ont même failli croquer les perles du corps, les bouts de seins mal recouverts. J’imagine que c’était…
Augustin Roger MOMOKANA