
A cause d’un lobbying tous azimuts des organisations de la société civile, des médias, des compagnies de transports, des concessionnaires automobiles, le ministre des Transports a levé la contre Touristique Express S.A.
La suspension d’un mois qui frappait l’agence de voyage Touristique Express S.A, suite à l’accident mortel survenu le 9 mai, n’aura duré qu’une semaine. Elle vient d’être levée par le ministre des Transports.
L’accident était survenu le 9 mai à Garoua-Boulaï, sur la nationale Bertoua- N’Gaoundéré avait fait 15 morts dont une dame et son petit-fils qui se rendaient à N’Gaoundéré pour assister à la soutenance d’une thèse de doctorat en droit privé par la mère du bébé.
La compagnie de transport des personnes, Touristique Express S.A a été suspendue par le Ministre des Transports pour une durée « d’un (01) mois éventuellement renouvelable » pour « un manquement grave à la règlementation en vigueur ».
Une semaine après la publication de la sanction par l’autorité des transports, le directeur général de la compagnie de transport Touristiques Express S.A écrit au ministre pour prendre acte de sa décision et lui faire part des mesures internes qui avaient déjà été prises pour assurer la sécurité des passagers dans les bus.
« Nous portons à votre haute attention que votre directive relative à l’installation dans tous nos bus du système de gestion et de suivi centralisé du transport interurbain est déjà effective sur vingt-et-cinq(25) de nos bus. Par ailleurs nous nous engageons à en accélérer le déploiement sur l’ensemble de notre flotte, sous réserve de disponibilités des kits ».
Fort de l’argument exhibé par la direction générale de Touristique Express S.A, du plaidoyer formulé par la Ligue camerounaise des consommateurs, des nombreuses sollicitations des citoyens sur les difficultés de déplacement dans la partie septentrionale du pays, compte tenu des délais proches du « HADJ » et du départ en vacances, etc. le ministre des Transports a décidé de lever la suspension.
Même si la communauté nationale reconnait en touristique Express un transporteur professionnel, il va sans dire que la décision ministérielle au nom des arguments économique, politique, social n’aura plus pris en compte l’immense choc ressenti par les Camerounais suite à cet accident « malveillant » ? A-t-elle tenu compte de la douleur qui ronge les familles des 15 compatriotes décédés dans ce tragique accident ?
Logiquement, l’on se serait attendu que, dans le cas précis, la peine ne soit pas levée illico presto, mais réduite. Parce qu’il s’agit d’une sanction à valeur à la fois dissuasive et pédagogique non pas seulement pour l’agence de voyage incriminée, mais pour l’ensemble des transporteurs des personnes.
Augustin Roger MOMOKANA