Par Augustin Roger MOMOKANA
Offrons à nos enfants un environnement social positif et des modèles cohérents. C’est l’unique acte à poser pour sauver notre civilisation en dégénérescence. Malheureusement une majorité de jeunes aujourd’hui ne savent plus ni parler ni écrire. Nos enfants sont sous l’emprise des réseaux sociaux et ils ne vivent que par Facebook, Snapchat, Whatsapp, Instagram ou Tiktok, ou sous celle des paris sportifs. Ils se croient dans un jeu vidéo, oubliant les règles de vie. Face à cet effondrement du pays nous sommes des parents morts qui hurlons derrière des gamins qui n’ont plus besoin de nous que pour nos poches.
Les petits enfants savent qu’il faut aller à l’école, faire de bonnes études pour espérer avoir sa place dans notre société bourrée de chômeurs. Pour cela il suffit que les autorités garantissent à tous la méritocratie et des moyens d’accompagnement nécessaires pour les entrepreneurs en herbe. Or qu’est-ce que nous observons ? Que ceux qui tiennent le gouvernail occupent les esprits avec les loisirs. Ainsi l’on peut aller d’un festival de musiques à un tournoi sportif, d’une manifestation en soutien au chef à une messe œcuménique. Ce sont des événements qui empêchent à la masse de réfléchir, de penser et d’entreprendre.
Nos enfants sont faibles parce que nos politiques sont faibles ou corrompues ou peu visionnaires ou laxistes. Il se trouve que ce sont les parents qui doivent transmettre la bonne éducation à leurs enfants, mais que représente une bonne éducation pour un enfant qui voit tous les horizons bouchés ? « Il y a un une sorte de complicité* entre le bourreau & la victime & par extension entre le peuple et son tyran. » La masse doit cesser d’être « docile, malléable et déléguer ses pouvoirs à des députés qui une fois élus se conforment à la doctrine de leur parti et à leur carrière. »
Juger les enfants sans avoir fait le procès des parents est un crime, tout comme condamner le peuple sans avoir juger ses dirigeants. Il est nécessaire de ramener l’autorité sur terre et de ne plus couronner la justice des forts au lieu de cultiver la justice sociale pour tous. Les parents ont, en plus de leur travail, des priorités qu’ils réalisent avec d’énormes difficultés. Avoir un toit, nourrir et habiller sa famille sont chez les parents comme avoir une arme de qualité et une tenue appropriée le sont au soldat.
Les gouvernants laxistes rejettent toujours la faute sur les parents qu’ils privent de joie et de moyens nécessaires pour bien éduquer leurs enfants. Les gens sont dorénavant dans l’incapacité de se remette en question parce que l’humilité et la tolérance dans notre société sont des crimes qu’aucun dirigeant n’accepte d’arborer. Ces effluves complotistes de mécontentement, de rage et de démence sont la source des conflits et des conspirations de toutes sortes qui conjurent l’agonie.
Hannah Arendt disait que « la mort de l’empathie humaine est l’un des premiers signes et le plus révélateur d’une culture sur le point de sombrer dans la barbarie. » La barbarie justement est synonyme de perversion, d’agonie, de mort et de pourrissement des valeurs. Est-il encore nécessaire de vouloir refaire la civilisation dans le but de revenir à une étape primitive saine et humaniste, alors que chaque empire fabriqué son cheptel de charognards de la légalité et de la fortune publique ?
Echapper à la barbarie c’est inculquer des valeurs essentielles à ceux que nous mettons au monde, à ceux que nous dirigeons demande beaucoup d’humilité, d’empathie et de d’élévation. Des dirigeants pourris détruisent et démolissent leurs peuples lorsque ces derniers ne manifestent pas leur capacité d’en découvre avec la dictature ou les incapables! Un peuple qui ne s’indigne pas est voué à subir des pires atrocités de ses dirigeants. Nos dirigeants nous font miroiter un semblant démocratique alors qu’ils sont de bestioles totalitaires sans scrupules. D’ailleurs selon La Boétie, « la résignation des peuples face à la tyrannie est bien la cause première de toute tyrannie. En effet, dans son Discours de la servitude volontaire, il soutient que la tyrannie est plus à imputer au peuple qui s’habitue au tyran qu’au tyran lui-même. »
Notre société contemporaine souffre de deux grands fléaux dont elle doit se débarrasser au plus vite : la personnalisation du pouvoir et l’hypocrisie. Si le premier charrie l’injustice, l’arnaque, l’impunité, la corruption, le mépris, le tribalisme, la médiocrité, l’illusion, la diversion, le drame, le crime et tous les autres dysfonctionnements ; l’hypocrisie quant à elle installe la méfiance, l’hésitation, la crainte, la paranoïa et la violence.
On attend de l’Etat qu’il soit implacable avec ses dirigeants tordus, avec des politiques sociales en dégringolade, avec son peuple enguenillé. Qu’il n’abdique ni face à ses représentants ni ne tolère que ceux-ci usent de la violence pour soumettre le peuple.