« Humanisation et professionnalisation » est au cœur du baptême de la 30e promotion des aspirants forestiers en cours de formation à la faculté d’Agronomie et des sciences agricoles de l’Université de Dschang.
« Bienvenue dans la famille (…) ça n’a pas été facile. Certains d’entre vous sont passés à côté de l’exclusion pour des raisons objectives de rigueur. Mais nous avons pu les récupérer. Et l’ensemble de la promotion est là, à l’exception d’une seule personne. Félicitations à vous et dites à celui qui n’est pas là que nos chemins vont se retrouver ».
La cérémonie de baptême de la 30e promotion des aspirants forestiers a eu lieu dimanche 17 décembre 2023 sous la coordination du Colonel professeur TCHAMBA Martin et la présidence du recteur de l’Université de Dschang représenté par Monsieur TABEKO.
La journée marathon a commencé par la marche commando lancée au niveau du « petit marché plantain » à Nteingue au pied de la falaise de Dschang, suivie de la cérémonie protocolaire de baptême à l’esplanade de la salle des spectacles encore appelée « Mât du drapeau ».
Cérémonie hautement militaire par la tenue, la rigueur dans les faits et gestes, le chant, le commandement et les manœuvres, l’exécution des ordres par les aspirants forestiers. D’ailleurs, le parrain de la promotion, l’Adjudant-chef Major KEMKEM du 51e BIM leur a militairement inculqués la passion de la rigueur militaire pendant qu’il les manœuvrait.
En recevant leur parchemin (guide de bonne conduite) des mains de leurs parrains les aspirants forestiers, plus d’une trentaine d’hommes et femmes inscrits en 2e année au département de Foresterie, se sont engagés à donner le meilleur d’eux pour devenir des porte-étendards de la foresterie nouvelle qui est un corps en cours de mutation.
« Humaniser le métier de forestier : enjeux et défis ».
Le thème de l’édition 2023-2024 de la cérémonie de baptême du forestier en dit long sur les perspective d’avenir d’une profession qui jusqu’ici se résume à assurer la fonction d’éco-garde dans les parcs ou à pourchasser les transporteurs de bois. Un métier dont le destin est en instance de discussion au plus haut niveau tant au Cameroun qu’à l’international, compte tenu des impératifs de l’heure et des perspectives d’avenir.
« 30e contingent, votre nom de baptême vient à point nommé. Nous osons espérer que vous serez les porteurs de ce nouveau message : humanisation et professionnalisation. Mais que vous allez, dans trois ans au moment où sortirez d’ici, vivre la réalité de la profession forestière », a déclaré le chef de département de la Foresterie en embrayant sur le sens donné à l’humanisation et à la professionnalisation. Il s’agit d’une révolution en cours qui va impacter la nature et l’éthique professionnelle du métier, mais aussi restructuration du corps à travers la formation et la règlementation des grades en prenant en compte toutes les spécificités du métier.
Le métier de forestier est donc « très important en ce moment où nous vivons des crises écologiques. Votre responsabilité est désormais plus que engagée pour la protection de notre terre-patrie longtemps notre demeure », dira pour sa part le représentant du recteur de l’Université de Dschang dans son allocution.
Selon le colonel professeur TCHAMBA Martin, la concertation au sommet-citant une réunion qui vient de se tenir à Mbalmayo où il a été question d’harmoniser les grades- est porteuse d’espoir pour l’avenir. D’où la pression sur les épaules des aspirants qui sortiront dans trois ans porteuse des oripeaux du forestier nouveau.
« Ce qui s’est passé à Mbalmayo la semaine dernière est un pas décisif vers l’humanisation de notre métier. Vendredi dernier, tous les forestiers se sont rassemblés à Mbalmayo pour la première fois pour la remise officielle des attributs de grades devant le monde entier. Ce veut dire qu’on ne sera plus capitaine, colonel au quartier. Ce sera connus de tous et selon un processus bien établi et régulé selon les textes », a expliqué le Colonel professeur TCHAMBA Martin.
Les trois meilleurs marcheurs ont reçu des prix remis par les invités de marque dont le délégué département du ministère de l’environnement, le représentant de l’ASPEN, des enseignants de la FASA, le chef de département de foresterie, entre autres. La joie était d’ailleurs sur tous les visages, parce que les records ont été battus aussi bien chez les dames que chez les messieurs.
Augustin Roger MOMOKANA