
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 9 Janvier 2022.
Ce que le Ministre Jacques FAME NDONGO ruminait, il vient de le vomir : L’Université de Dschang quitte Ebolowa et Belabo la tête dans la blouse. Certains peuvent ne pas comprendre la signification que revêt la perte du campus annexe d’Ebolowa ainsi que de l’antenne de Belabo pour l’Université de l’Ouest.
Jean NKUETE, NIAT NJIFENJI, TSAFACK NANFOSSO, Ibrahim MBOMBO NJOYA (+), LEKENE DONFACK, savaient pourtant que ces démembrements fondaient le caractère national de l’Université de Dschang qui, à cause de sa fonction agricole, doit être présente sur l’ensemble des zones agroécologiques du Cameroun. Pourtant ils ont baissé la garde, au lendemain de la création de la Faculté de Médecine et des Sciences Pharmaceutiques de l’Université de Dschang à Dschang.
C’était mal connaitre le ministre d’État Jacques FAME NDONGO. Avec ses coups de poignard, notre élite dormante doit se rendre à l’évidence que l’Université de Dschang est n’est plus qu’un lycée supérieur. Le lycée supérieur le moins nanties de tous.
Elle est dotée d’une Faculté d’agronomie et des sciences agricoles, d’une Faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques, d’un Institut des beaux-arts, et l’Institut universitaire des technologies Fotso Victor. Des écoles qui n’offrent aucune garantie d’emplois directs aux jeunes à qui l’on a inculqué non pas l’esprit d’entreprenariat, mais l’esprit de la fonction publique.
Ainsi l’on peut aisément se rendre compte que l’IBAF ne fait pas courir la jeunesse. Parce que l’Etat n’a pris aucune disposition pertinente pour que ses produits aient accès à des facilités de création d’entreprise. Que les jeunes médecins issus des facultés sont obligés de manifester dans les rues ou d’aller cogner aux portes des centres de santé privés. Que les jeunes agronomes pavanent dans les rues parce que ni la politique foncière ni l’accès au crédit bancaire ont été réglés de façon à faciliter leur insertion.
Depuis plus de deux décennies, les populations de l’Ouest sollicitent de véritables grandes écoles: une école polytechnique, une école supérieure de management et de commerce, une école normale supérieure, une école d’ingénierie agroalimentaire, une école des métiers du droit, une école supérieure des arts et métiers, une école supérieure des sports olympiques.
Ces grandes écoles ont la capacité de générer des emplois directs, de former de futurs chefs d’entreprise. Parce que la création de ressources humaines compétentes et d’entreprises sont les ressorts essentiels pour doper le tissu économique d’un pays.
Augustin Roger MOMOKANA