
Rendez-vous le 8 août pour le lancement du Jardin Botanique de l'Université de Dschang
Marcel Lagarde (1928-1964) avait posé les jalons de Dschang ville botanique. Le projet d’aménagement culturel et touristique du Lac municipal a déjà compromis la réalisation de son jardin botanique. L’Université de Dschang s’est lancé le défi de doter la cité universitaire d’un jardin botanique plus élaboré et plus impactant.
« Nous sommes d’accord avec vous. Cette initiative est très édifiante. Nous commençons une œuvre qui va certainement nous survivre ».
Le professeur Roger TSAFACK NANFOSSO a visité samedi 25 juillet le chantier du Jardin Botanique de l’Université de Dschang. Cette visite guidée, sous le soleil et sous la pluie, est en prélude à la cérémonie de lancement le 8 juillet 2020 de ce projet portée par le département de Foresterie de la Faculté d’Agronomie et des sciences agricoles (FASA).
Le Jardin Botanique de l’Université de Dschang couvre une superficie de 13 hectares. Il s’inscrit en droite ligne du projet « un camerounais, un arbre ». Il va accueillir 25000 arbres dans ses espaces dédiés. Ces espaces sont au nombre de trois zones : bambouseraies pour huit variétés de bambous de chine, l’agroforesterie avec ses arbres fruitiers, et un herbier pour les plantes médicinales. D’autres espaces côtoient ceux-là. Il s’agit d’un plan d’eau aménagée avec des bacs flottants pour l’élevage de poissons, d’une aire de jeux pour enfants, d’un parcours sportif, d’une bibliothèque et d’un laboratoire, etc.
Selon Félix MEUTCHIEYE, enseignant à la FASA et chef de la Ferme d’application et des recherches de cette faculté, « l’idée d’un jardin botanique répond aux enjeux qui sont les missions fondamentales de l’université de Dschang, à savoir la formation des cadres capables de répondre aux enjeux de leur temps. Il s’agit actuellement du développement durable, la mitigation des changements climatiques, l’éducation environnementale pour une meilleure connaissance de la biodiversité. Le Jardin Botanique est donc un espace de formation, un outil aussi d’expérimentation. Puisqu’il y a des essaies qui vont se faire aussi bien ici qu’en pépinière et au laboratoire ».
Pour la visite guidée assurée magistralement par des étudiants, la chef du Département de Foresterie, en compagnie de plusieurs autres enseignants de la FASA, de la Faculté des Sciences et du Doyen de la Faculté de Médecine et des Sciences pharmaceutiques ont parcouru l’ensemble des espaces du projet : de la pépinière située au campus A au Jardin Botanique localisé à Ngoua, à près de 2 kilomètres du campus principale.
Le Jardin Botanique, qui fait partie des priorités de l’Université de Dschang, est à la fois un site pédagogique, de loisirs, de recherche, mais il va permettre à l’institution d’adresser un certains types de problématiques liées à la santé, à l’environnement, à l’éduction, à la formation.
« Nous sommes venus parce que nous avons terminé de mettre en place les prémices du jardin botanique. Nous sommes très heureux. Nous posons là les jalons pour un avenir brillant pour notre université, pour notre département, pour notre région, pour notre pays. Parce que l’ambition d’un tel jardin transcende de loin de la région de l’Ouest ».
« Un homme qui plante un arbre rentre dans l’histoire. Parce qu’il faut sauver notre environnement », a conclu le recteur Roger TSAFACK NANFOSSO au moment de prendre congé des étudiants de Foresterie dont il salue « la maturité » et « le professionnalisme ». Les entreprises et les citoyens qui souhaitent participer à cette opération sont invités à sa rapprocher du département de la Foresterie.
Rendez-vous samedi 8 août, avec les personnalités physiques et morales qui viendront découvrir et accompagner cette initiative exceptionnelle de l’Université de Dschang qui se veut pionnière au Cameroun.
« Le projet n’est pas limité pas à Dschang. L’université étant présente dans toutes zones agroécologiques du Cameroun. Cela a commencé à Dschang, mais l’année prochaine nous pourrions réaliser quelque chose de semblable à Ebolowa, ou bien à Yaoundé, ou bien à Bamenda. Le jardin Botanique est à Dschang, mais nous comptons disséminer notre expérience à travers le Cameroun », précise Martin TCHAMBA, le chef de département de Foresterie à la FASA. Il s’agit, en effet, d’un clin d’œil aux collectivités territoriales décentralisées qui, pour une raison ou pour une autre, ont besoins de lutter contre l’érosion, ou tout simplement pour verdir son territoire.
A travers ce projet, Dschang est bien parti pour être accueillir le Centre sous-régional de l’organisation internationale des bambous et rotins. Cette position faciliterait à notre département de faire du bambou de Chine une ressources économique, à l’instar des pays d’Asie tels la Chine et le Japon.
Augustin Roger MOMOKANA