Au Cameroun, le prix d’une noix de cola oscille entre 25 francs et 100 francs. Le Kilogramme pourrait atteindre 1000 francs en fonction de la couleur et de la qualité. N’goro, Lewo’o, Lepi’i donnez-lui le nom qui vous sied, mais n’oubliez pas une chose : la Cola fait partie des fruits sacrés.
On croque une noix de cola pour ne pas avoir faim, pour chauffer ses organes, ou pour ne pas s’endormir. Les jeunes évitent la cola non pas à cause de son goût amer, mais à cause du la coloration qu’elle donne aux dents de son consommateur.
D’ailleurs, « je n’en veux pas. Les filles/les garçons vont me fuir » a-t-on coutume d’entendre lorsqu’on a affaire à une jeune fille ou à un jeune homme. Ainsi la cola est devenu un fruit réservé à des personnes matures, responsables et conscientes de son importance et de sa valeur cultuelle.
En classe de 3eme au Collège Menoua Espoir, M. TOWA, notre professeur de français avait fait une excellente leçon sur la noix de cola. C’était dans le cadre de « Sous l’Orage » de Seydou BADIAN KOUTAYE, un roman au programme scolaire. En Afrique, nous avait-il dit, la cola est le symbole de l’amitié, elle peut également symboliser l’inimitié.
Dans la société traditionnelle africaine la Cola ne se donne pas à n’importe qui. Elle ne se sonne non plus n’importe comment. C’est ainsi que dans un groupe on remet la noix de cola au plus âgé qui la partage. il peut arriver que certaines personnes n’aient pas droit après le partage. Elles n’iraient pas se plaindre. Parce que conscientes qu’on ne saurait en donner à un enfant alors qu’il y a un plus âgé non servi. La cola est le symbole de l’amitié sincère. D’ailleurs, la cola est incontournable, au même titre que le vin de palme ou de raphia, lors des rites de mariages, de célébration de naissances, de commémoration des morts. Une personne qui vous aime n’a pas besoin de vous le dire, elle vous donne une noix de cola. Mais la cola peut symboliser aussi l’inimitié. On ne partage pas la cola avec quelqu’un dont on n’a pas confiance. La cola est comme un cadis. Elle peut détruire toute une famille. Ne mangez pas la cola de quelqu’un si vous n’êtes pas sûr de tenir à votre parole. Dans certaines tribus, chez les bamilékés de la Menoua et des Bamboutos, on ne rembourse pas la dote d’une femme si on a mangé la cola et bu du vin de raphia lors de la cérémonie de mariage. Même si vous kidnappez une femme mariée selon ces us et coutumes, elle appartient toujours au mari qui a sacrifié au rituel du mariage coutumier. Ainsi, l’on a souvent assisté à des scènes où après la mort la femme n’est pas inhumée chez son mari actuel, mais chez son premier mari. Eh bien les gens qui n’y comprennent rien se demanderont à quoi sert la dépouille d’un mort. Les dignitaires leur répondront que la mort n’est pas la fin de la vie. En plus, les crânes et les autres reliques doivent être gardés chez le mari. On ne joue pas avec la cola. N’entrons pas le mystère des quartiers de la noix de cola.
La noix cola est un fruit issu d’un arbre appelé colatier. Elle peut être rouge, jaune, rose. La cola est consommée par les adultes chez qui elle a un effet thérapeutique. Docteur Henri BIEGO, consultant en sécurité alimentaire et directeur exécutif d’une association des professionnels de la noix cola en Côte d’Ivoire révèle que la cola est « un produit euphorisant et aphrodisiaque, un coupe-faim, un puissant astringent, un antioxydant et un diurétique ».
Augustin Roger MOMOKANA