
Il n’est pas question que l’art demeure ce spectacles dans quatre murs
L’artiste, auteur d’une dernière réalisation époustouflante sur les migrations, a rencontré les médias samedi 27 avril, au restaurant « Le Gourmet Chez Fomen » à Dschang, en prélude à la 3e édition du festival MODAPERF qu’il organise en novembre prochain. Il aura pour thème, « Territoires-corps-esthétique ».
Douala, Dschang et Yaoundé accueilleront successivement la 3e édition du festival MODAPERF cette année sous les pas des personnes déplacées du fait de la crise sociopolitique qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest.
Face aux médias, Zora Snake a exposé sa philosophie de l’art : un processus de réflexions sur le temps et l’espace. Il s’agit, en effet, d’explorer ces données dans le but de décloisonner l’art pour le rendre public, d’ouvrir l’art au public des rues pour créer un dialogue, une synergie.
« Comment est-ce que je construis le Cameroun artistiquement ? Comment est-ce que je donne une plus-value à la culture de notre pays ? Je voyage partout en Afrique et je voie comment tous ces jeunes nous accueillent avec la puissance de leur culture,» un questionnement qui traduit la volonté de Zora Snake d’installer l’art dans la rue.
Il n’est pas question que l’art demeure ce spectacles dans quatre murs, où seul a accès une catégorie réservée de personnes capable de le décoder. Il doit donc avoir pour scène l’espace public où les acteurs se joignent à l’artiste d’un partage, d’un échange et de la construction de cet espace public.
Pour cette première sortie à Dschang, l’artiste s’est fait accompagner par deux artistes et une jeune chercheure. Deux partenaires qui travaillent sur la représentativé des artistes locales à ce grand rendez-vous international mouvement-danse et performance.
Pour 3e Dimension, artiste danseur du hip pop, les artistes de la région sont prêts et n’attendent plus que novembre. Ils s’exprimeront dans la cadre du concours Battle MODAPERF dont les éliminatoires se déroulent à Douala et Dschang. Yaoundé accueillera la finale.
Dongmo Sobjio est le promoteur da la troupe de théâtre « Arc-en-ciel ». Son spectacle, « La Clé » est en cours de montage et sera présenté ce mois de mai. Sa compagnie serait heureuse de participer à cet important festival qui associe toutes les disciplines artistiques dans la perspective de briser les différentes barrières.
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La jeune chercheure quant à elle travaille avec des familles déplacées dans le but de comprendre leur vie en terre d’accueil et de mobiliser la participation de certaines d’entre elles au festival qui, comme déjà indiqué, aura pour thème les rapports que l’individu entretient avec son espace vital entendu comme carrefour des expressions artistiques.
« Le MODAPERF est une plateforme qui consiste à regrouper toutes les formes artistiques parce que, pour moi, il n’y a pas de frontières. Et le fait de les regrouper re-questionne les frontières de l’art. Où est-ce qu’on pose la frontière de l’art ? Au-delà des pièces que les uns et les autres viennent jouer, MODAPERF est un cadre de réflexion.»
Augustin Roger MOMOKANA