« La nationalité camerounaise s’acquiert ou se perd après la naissance, par l’effet de la loi ou par une décision de l’autorité publique prise dans les conditions fixées par la loi » : Art.2 du Code de la nationalité camerounaise.
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 2 septembre 2021.
Samuel ETO’O a affaires avec la double nationalité, alors que l’ancien goaléador des Lions indomptables du Cameroun s’apprêtait pour briguer le fauteuil du président de la Fédération camerounaise de football (FACAFOOT).
La dénonciation de la double nationalité (camerounaise et espagnole) de Samuel ETO’O fait les choux gras de la presse et nourrit les discussions sur les réseaux sociaux. Elle remet au goût du jour l’épineux débat sur la double nationalité.
Au sens de la loi 11 juin 1968 portant Code de nationalité camerounaise, tout compatriote qui acquiert une deuxième nationalité perd par ce fait la nationalité camerounaise.
« La nationalité camerounaise est en outre acquise de plein droit, par le seul fait de la naissance sur le territoire camerounais, à toute personne ne pouvant se prévaloir d’aucune autre nationalité d’origine. » Art. 12
Saut que ce principe ne semble respecté que lorsqu’il s’agit d’une certaine catégorie de personnes : « les intouchables ». On s’en souvient, Il y a quelques années, un journal avait publié un dossier sur les nationalités des membres du gouvernement. Les camerounais s’étaient alors rendus compte que plus de la moitié de ceux qui les gouvernent avaient contracté une deuxième nationalité.
Chez les sportifs cela n’est pas pris en compte pendant qu’ils sont encore actifs. Samuel ETO’O a deux passeports : l’un camerounais et l’autre espagnol. Cela n’a jamais fait problème, jusqu’à ce qu’il a exprimé son intention de prendre en main les rênes de la FECAFOOT.
En vertu de l’Art. , « La réintégration dans la nationalité camerounaise est accordée par décret, sans conditions d’âge ou de stage, à condition toutefois que l’intéressé apporte la preuve qu’il a eu la qualité de ressortissant camerounais et justifie de sa résidence au Cameroun au moment de la réintégration. »
Ce cas s’applique-t-il aux ministres ? Qu’en est-il des sportifs ? En tout cas le débat sur la double nationalité doit être déposé sur la table pour un examen objectif, en prenant en compte les contingences du moment et des atouts personnels et nationaux que certains auraient d’acquérir la nationalité de leur pays de résidence.
Loi n 1968-LF-3 du 11 juin 1968, Portant code de la nationalité camerounaise
Augustin Roger MOMOKANA