D’une valeur de 100 000 euros, environs 65 millions de FCFA, le prix distingue chaque année une personnalité ou un collectif contribuant à faire avancer la cause des femmes dans le monde.
L’Association de lutte contre les Violences Faites aux Femmes (AVLF) est à Maroua, la capitale de la région Extrême-Nord du Cameroun a remporté la première édition de ce prestigieux prix international.
Aissa Doumara Ngatansou a reçu le 8 mars 2019, en présence du président français Emmanuel Macron, au nom de l’AVLF dont elle est cofondatrice, le Prix Simone-Veil pour son combat en faveur des femmes victimes de violences et de discriminations.
« Votre combat contre les mariages forcés et précoces, contre les violences sexuelles faites aux femmes, est un engagement de plus de vingt ans au service des femmes dans une région où l’aide que vous leur apportez est bien souvent une question de survie », a déclaré Emmanuel Macron lors de la remise du prix à la lauréate.
En réponse à cette haute distinction et reconnaissance de la France en faveur du travail quotidien de l’AVLF, Aissa Doumara Ngatansou s’est fendu, « Ce que nous faisons tous les jours, c’est de redonner goût à la vie, de restaurer tous les pouvoirs que [les femmes] ont perdus ».
Le combat de l’AVLF vise à redonner confiance aux femmes et filles victimes et survivantes des viols, de mariages forcés et de toutes autres formes d’agressions. Dieu seul sait combien elles sont nombreuses au Cameroun et à travers le monde.
Aissa Doumara Ngatansou mène un combat que personne n’a mené en sa faveur lorsqu’elle en fût victime à son époque. Née en 1972, originaire du nord du Cameroun, elle a été contraint au mariage à l’âge de 15 ans. Et, Malgré l’opposition de sa belle-famille, elle a poursuivi ses études jusqu’à la fin du cycle secondaire. Aujourd’hui elle est mère de trois enfants.
Le Prix Simone-Veil a été créé par le chef de l’Etat français en hommage à l’ancienne ministre Simone Veil, morte en 2017. Pendant toute sa vie, cette dernière qui a défendu la loi de 1975 sur la légalisation de l’IVG en France. Le prix est remis à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
Augustin Roger MOMOKANA