« Cette initiative vise à semer la graine entrepreneuriale chez les populations jeunes. Et mettre en relation les différents entrepreneurs de notre département, du Cameroun et du monde entier. Ce salon représente une plateforme d’échange d’informations et d’expériences entre entrepreneurs et professionnels de divers domaines. Sachez donc le mettre à profit. »
Madame le préfet de la Menoua, Bitanga Bebga Marie Suzanne n’a pas tarie d’éloge au salon de l’entreprenariat jeune qu’elle a inauguré à Dschang jeudi 25 avril. C’était en présence de l’Adjoint du sous-préfet de Dschang, du sénateur Anaclet Fomethe, du Pdg du Groupe Sanza Night club, Honoré Nguetsa, de Vice-doyen de la Faculté de Médecine et des sciences pharmaceutiques de l’université de Dschang, du chef du village Batseng’la et de nombreux jeunes startuper de Dschang.
Après la cérémonie protocolaire d’ouverture et la visite des stands, les participants ont assisté à une conférence sur « les enjeux et défis de l’entreprenariat jeune au Cameroun ».
À l’occasion, le sénateur professeur Anaclet Fomethe-coparrain avec le professeur Vittorio Colizzi- a dénoncé le culte de diplômes qui hante la jeunesse de notre pays.
Selon le sénateur, cela est un obstacle à l’esprit d’entreprenariat au Cameroun. Pourtant notre jeunesse devait avoir pris consciences des richesses de notre pays, en termes de ressources naturelles et agricoles, pour focaliser ses efforts sur l’entreprenariat, que d’attendre de la fonction publique qu’elle sait incapable de répondre à toutes ses sollicitations.
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« Le Camerounais a un problème que vous connaissez tous. Chaque Camerounais veut avoir un doctorat dans sa poche. Mais lorsqu’on lui dit voici la formation, il dit je veux le diplôme. S’il n’y a pas de diplôme, il répond qu’il n’est pas intéressé. On ne paie pas le diplôme. Le secteur privé ne paie pas le diplôme. Il paie ce que vous savez faire. Prenez les footballeurs. Dans quel pays, quelle école on forme des Eto’o Fils ? Ils sont dans les académies où on leur apprend à exploiter le talent et le génie qu’ils ont. Et quand ils y ont fait un certain temps on déclare qu’il sait faire. On le met chez les cadets pour un temps, puis chez les juniors, etc. Il sait faire. On ne dit pas qu’il a passé un diplôme de footballeur », regrette le sénateur.
Il a expliqué qu’à l’école on donne des enseignements, et à l’étudiant de se poser la question essentielle : « quelles sont les compétences que j’ai acquises ? » Si la réponse est négative, l’étudiant a la responsabilité de les compléter par une formation qui conduit à un savoir faire. Pour rappel, les formations professionnelles essentiellement diplômantes proposées par les universités sont différentes de celles où ont vient apprendre un métier.
Conscient des carences de la formation classiques et de leurs limites, le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle a entrepris d’ouvrir un certain nombre de centres de formation où il est plutôt question des savoir-faire que des diplômes.
En tout état de cause, les jeunes doivent apprendre à tirer profit des opportunités qui leur sont offertes tant à l’université qu’en dehors. Cela leur impose de se faire violence, afin de comprendre leurs responsabilités et les prendre en main.
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« L’entreprenariat jeune demande que les jeunes soient conscients et responsables. Qu’ils saisissent toutes les opportunités que l’État leur offre », pense le sénateur qui a dirigé l’université de Dschang de 2005 à 2016.
Près d’une centaine de jeunes, étudiants et chercheurs d’emploi, et débrouillards participent, du 25 au 27 avril, à la première édition du Salon de l’entreprenariat jeune co-organisé par le PIPAD, l’Alliance franco-camerounaise de Dschang et Business League Authority.
Augustin Roger MOMOKANA